Les "AD Talks", édition spéciale en ligne de la conférence Atlantic Dialogues, qu'organise le Policy Center for the New South (PCNS) ont examiné, le temps d'une nouvelle session tenu récemment, les enseignements à tirer de la crise sanitaire mondiale liée au nouveau coronavirus pour mieux se préparer à l'avenir. Modéré par l'économiste Uri Dadush, Senior Fellow au Policy Center for the New South, le débat a porté notamment sur les disruptions des chaînes d'approvisionnement en équipements médicaux, les conséquences économiques de la crise Covid-19, et le meilleur moyen de se préparer à la prochaine pandémie. Intervenant à cette occasion Anabel Gonzalez, ancienne ministre du Commerce extérieur du Costa Rica, a expliqué que "l'Amérique latine a été la région du monde la plus touchée, avec une baisse de 16 % des exportations au premier semestre 2020", notant que le fait que le virus soit arrivé un peu plus tard que dans les pays avancés a avantagé la région, qui était prête à importer les équipements médicaux nécessaires. Mme Gonzalez est restée sceptique quant à la reconstruction d'industries nationales en vue d'une auto-suffisance dans les produits et équipements médicaux, soulignant que "renforcer la capacité des manufactures devrait être fait à travers le monde, mais pour bien des pays, le seul moyen de fournir les services de santé à leurs citoyens consiste à s'appuyer sur les capacités manufacturières d'autres pays. "De quoi aurons-nous besoin durant la prochaine pandémie ? Nous ne le savons pas. Voilà pourquoi nous avons besoin d'un cadre international sur le commerce et la santé, qui nous assure de pouvoir approvisionner les personnes se trouvant dans le plus grand besoin, sans laisser personne en chemin", a-t-elle estimé, ajoutant que la globalisation s'est révélée "très résiliente, en allant vers l'économie digitale". De son côté, Laoye Jaiyeola, PDG du Nigerian Economic Summit Group a indiqué que son pays "était déjà touché par la baisse des cours du pétrole lorsque la crise Covid-19 est venue exacerber les difficultés économiques". Alors que les vaccins doivent commencer à être distribués en janvier au Nigeria, le meilleur moyen de se préparer à la prochaine pandémie consiste à "renforcer nos agences de coordination, et à anticiper sur un plan de collaboration avec le reste du monde, de manière à limiter l'impact de la crise", a relevé M. Jaiyeola, ajoutant que la globalisation, très critiquée par les Nigérians, qui "pensent que seules les dix personnes les plus riches du monde en ont tiré profit, alors que les gens ordinaires ont perdu leur travail et leurs espoirs, est là pour durer". "On ne peut pas penser en termes de "soit la globalisation, soit autre chose". Il faut s'assurer que la globalisation tienne compte des plus vulnérables, sans quoi elle sera plus durement attaquée", a-t-il estimé. Pour sa part, Andrea Richter-Garry, vice-présidente pour l'Engagement international de l'Indiana Economic Development Corporation a relevé que sur la préparation à la prochaine pandémie, anticiper sur des plans à long-terme s'avère nécessaire en comptant sur les réserves budgétaires disponibles, tout en mettant "un fort accent sur les politiques de formation de la main-d'œuvre".