Durant la période 2011-2018, le Maroc a réalisé un investissement de 111,5 milliards de DH, révèle le Panorama des financements climat au Maroc, publié par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). L'essentiel de ces investissements a porté sur la production des énergies renouvelables, les infrastructures des transports en commun, l'agriculture et la gestion de l'eau. C'est un document qui fait référence en matière des financements climat au Maroc que vient de rendre public la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). Il s'agit de la version intermédiaire du premier Panorama des financements climat au Maroc. Il a été dévoilé, mardi 10 novembre, lors d'une visioconférence sous la présidence d'Abdellatif Zaghnoun, Directeur Général de cette institution et Rémy Rioux, Directeur Général de l'AFD. Une rencontre a permis de dresser l'état des flux financiers investis par le Maroc dans les projets climatiques d'adaptation et d'atténuation pour la période 2011-2018. A l'entame de cette rencontre virtuelle, le patron de la CDG a révélé qu'avec l'organisation de la COP22 et la ratification de l'Accord de Paris sur le climat, « le Maroc se positionne à la pointe des nations engagées dans la lutte contre le changement climatique ». Pour étayer ses dires, M. Zaghnoun a souligné que l'investissement global réalisé, durant la période citée, a atteint 111,5 milliards de DH. L'essentiel de ces investissements a porté sur la production des énergies renouvelables, les infrastructures des transports en commun, l'agriculture et la gestion de l'eau. Toujours dans la même veine, selon le Directeur Général, « les acteurs publics du Royaume, dont la CDG, ont généré dans ce cadre 5,6 milliards d'investissements publics annuels sur la période ». Cependant, il reconnait que l'effort global reste en-deçà de ce qui est requis. Puisque « notre pays doit investir en moyenne 74 milliards de DH par an, contre seulement 14 milliards actuellement. Nous sommes tous appelés à nous mobiliser pleinement pour combler ce gap », a-t-il fait remarquer. Commande publique Pour revenir au premier Panorama des financements climat au Maroc, il fait apparaitre que les besoins d'investissement sur la période 2016- 2020 sont estimés à 74 MMDH par an, soit 60 MMDH par an de plus qu'aujourd'hui. Pour ce qui est du secteur privé, sa contribution représente 60% de l'ensemble des investissements climats en tenant compte de la commande publique. En dehors de la commande publique, ce taux est de 23%, souligne le document. Les partenaires internationaux ne sont pas en reste. Ainsi, les bailleurs de fonds internationaux ont contribué au financement des investissements climats au Maroc à hauteur de 6 MMDH par an, soit plus de 43%. Les secteurs de l'énergie et du transport ont attiré plus de 90% de ces financements. D'ailleurs, le Directeur Général de l'Agence française de développement (AFD) Rémy Rioux, a fait savoir que « le Maroc est le premier pays d'intervention de l'AFD avec plus de 450 millions d'engagements chaque année, ajoutant que 60% des financements de l'Agence au profit du Maroc portent sur le domaine climatique ». Tandis que le Directeur Général du Think Tank I4CE, Benoît Leguet, n'a manqué de saluer l'initiative de la CDG visant à élaborer cet « outil de pilotage de transition vers une économie bas Carbonne et résiliente au changement climatique », avant de mettre en avant l'utilité de la publication de chiffres précis pour animer la réflexion et le débat publics, ainsi que promouvoir le dialogue entre les différentes parties prenantes. Construire des marchés Les conférenciers ont reconnu l'importance des institutions financières qui sont capables de mobiliser l'épargne et d'accompagner les acteurs financiers privés, à même de construire des marchés qui assurent le financement de l'économie verte, estimant que la profondeur de la crise actuelle engage non seulement la dimension quantitative des systèmes d'appui de transformation de l'épargne en investissement, mais nécessite également d'apporter des réponses aux enjeux qualitatifs. Rappelons que sous l'impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc a revu à la hausse deux objectifs majeurs dont le premier concerne son engagement de réduction des émissions de Gaz à effet de serre de 32 % à 42% tandis que le deuxième les énergies renouvelables dans la capacité électrique installée en la fixant à 52% au lieu de 42% initialement. Enfin, lors de cette conférence virtuelle, des experts marocains et étrangers ont pu apporter leur témoignage et contribution. Il s'agit, entre autres, de Matthieu Orphelin, Député français, et Arnaud Leroy, Président de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe – France) et Tayeb Amegroud, expert en politiques énergétiques.