Depuis quelques jours, les doléances concernant la hausse des prix dans les magasins pleuvent sur les réseaux sociaux, les marocains veulent comprendre. Les franchises de vêtements ont récemment revu leurs prix à la hausse. Et ce n'est pas pour plaire à une clientèle impactée par la crise, et qui a du mal à s'adapter à la taxe qu'elle paye d'ores et déjà.
Il faut dire que les prix au Maroc ne sont pas au même niveau que ceux affichés ailleurs sur la planète. Habituellement, les franchisés marocains sont plus chers de 50 voire de 100 Dhs. Or, ces derniers jours, les marocains s'étonnent des prix qui ont augmenté encore plus. à titre d'exemple, on constate qu'un manteau de la marque Zara en France coûte 139 Euros, alors qu'au Maroc il coûte 1899 Dhs. Soit, 400 dirhams de plus. Chez Bershka en France, des chaussures sont au prix de 65,99 Euros, au Maroc, elles coûtent 899 Dhs. Une différence d'environ 300 Dhs.
Sur les réseaux sociaux, voix principale d'expression, les consommateurs réagissent.
« Le secteur du textile a peut-être subi des pertes à cause de la pandémie, mais ce n'est sûrement pas en haussant les prix qu'ils vont récupérer leur clientèle » : se révolte Manal, une habituée du shopping.
« Nous avons déjà du mal à faire nos achats avec la nouvelle condition d'interdire les cabines d'essayage, si en plus, on augmente les prix, c'est aberrant franchement » : s'indigne, Ghita, qui vient d'apprendre la nouvelle.
Devant cet état de fait, les gens commencent à s'orienter vers les produits de contrebande. Si la qualité n'y est peut-être pas toujours, l'aspect esthétique et le prix sont beaucoup plus attrayants. « C'est tellement moins cher, et puis au niveau visuel, on ne remarque presque aucune différence » : se réjouit Anas.
Cette tendance ne durera pas longtemps, vue la difficulté d'approvisionnement en produits de contrebande. Les autorités sont de plus en plus fermes face au phénomène qui ne rend pas service à l'économie nationale. A ce titre, les éléments des douanes et impôts indirects à Tanger, en partenariat avec la police judiciaire, sont parvenus, mercredi dernier, à saisir des vêtements et tissus de contrebande d'une valeur globale d'environ 2,5 millions de dirhams (MDH).
Le colonel Abdelkader Battani, commandant régional des brigades des douanes à Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a souligné que dans le sillage des efforts de l'Administration des douanes et impôts indirects en matière de lutte contre la fraude et la contrebande dans toutes ses formes, trois perquisitions à domicile ont été effectuées à Tanger, permettant de mettre la main sur une importante quantité de tissus et de vêtements d'une valeur estimée à environ 2,5 MDH.
Cette opération, menée avec le soutien des éléments de la brigade de police judiciaire relevant du district de Béni Makada de Tanger, et qui a nécessité des recherches et investigations réalisées, des semaines durant, par les équipes des douanes, s'est soldée par la saisie de 28 tonnes de tissus et de 4.670 unités de vêtements de prêt-à-porter pour femmes, hommes et enfants, a précisé M. Battani.
Et de relever que cette opération, menée dans différents quartiers de Tanger, a permis aussi de mettre la main sur 590 kg d'étiquettes représentant les logos de marques mondiales, qui sont destinées à être posées sur des produits textiles.
Le colonel Abdelkader Battani a, par ailleurs, fait savoir que le parquet général compétent a ordonné l'ouverture d'une enquête pour identifier tous les acteurs impliqués dans cette opération et démanteler ce réseau criminel actif dans la contrebande de tissus.