Erdogan et Ilham Aliyeh. Les mercenaires de l'un au service de l'autre Peu de temps après le déclenchement des hostilités sur le Haut-Karabakh dimanche dernier, l'Arménie a accusé la Turquie d'avoir envoyé du matériel aux forces azerbaïdjanaises et encouragé les mercenaires syriens à rejoindre le front à Bakou contre l'enclave majoritairement arménienne. Ankara, qui a nié avoir fourni un soutien matériel à l'Azerbaïdjan, a néanmoins confirmé qu'elle n'hésiterait pas à le faire si on le lui demandait. Tout à fait comme en Libye. Mais les accusations contre le régime islamiste d'Erdogan sont sérieuses et le président français Emmanuel Macron a déclaré, la semaine dernière, que son pays dispose d'informations «crédibles» prouvant que des militants syriens sont arrivés au Haut-Karabakh via la Turquie. Même conviction au ministère russe des Affaires étrangères. Sinon pourquoi Ilham Alyeh, le président de l'Azerbaïdjan a remercié Erdogan en ces termes? « En mon nom propre et au nom du peuple azerbaïdjanais, je vous remercie ainsi que le peuple turc frère pour ce soutien », a-t-il écrit dans un message au président turc dimanche 4 octobre. L'Arménie a présenté hier dimanche 04 octobre une demande officielle à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), se plaignant de ce soutien ouvert de la Turquie à l'Azerbaïdjan. Les interventions de la Turquie, dans les pays du Golfe, en Libye, notamment, risquent de lui coûter cher, et ce sont les entreprises turques qui risquent d'en faire les frais. En Arabie saoudite, les médias appellent au boycott de tous les produits turcs, et il semble que ça marche.