L'aéronautique, le transport aérien international, sont la principale victime du coronavirus. L'IATA prévoit que le secteur ne retrouvera son niveau d'activité qu'en 2023. La majorité des compagnies sont à genoux. La RAM n'y échappe pas. Alors que dans d'autres pays on met des dizaines de milliards d'Euros pour les sauver, chez nous on prévoit de rapetisser la compagnie, en vendant des avions. La RAM n'est pas une entreprise publique comme les autres, qui peut être soumise à des règles de gestion strictement privées. Elle est aussi un symbole de souveraineté. Nous avons laissé mourir le pavillon national maritime, nous l'avons même poussé dans la tombe, en refusant d'écouter les professionnels. Nous le payons très cher aujourd'hui, par rapport aux prix appliqués aux MRE, mais aussi par rapport à la desserte du Sahara marocain. La RAM c'est aussi un outil extraordinaire, dans la stratégie du pays avec l'Afrique, stratégie essentielle dans le projet national. La RAM c'est le rayonnement du pays à l'étranger, c'est la relation avec les Marocains de l'étranger. Pour toutes ces raisons le gouvernement ne peut pas choisir de traiter la RAM comme une épicerie et se limiter à des jeux comptables. Nous avons besoin de donner à cette compagnie les moyens de sa politique, et non pas de lui demander d'adapter ses ambitions aux moyens qui sont les siens. Quand l'activité repartira, la guerre pour les parts de marché fera rage, le ciel ouvert ne permettant aucun protectionnisme. Il serait criminel d'y entrer avec une compagnie affaiblie.