Le ministre français de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement, Brice Hortefeux, a rejeté l'idée d'une régularisation massive et générale des sans papiers, soulignant que la France ne peut pas cautionner l'illégalité. «Est-il légitime de privilégier des personnes qui travaillent sans ou avec de faux titres de séjour aux côtés d'immigrés en situation légale dont le taux de chômage est aux alentours de 20 %?», s'est-il interrogé dans un entretien publié mardi dans le journal «Libération». Il a toutefois affirmé sa volonté de prendre en compte des situations individuelles de personnes respectueuses des lois, titulaires de vrais contrats de travail et exerçant des métiers en tension dans des zones géographiques déterminées. «Un étranger qui séjourne illégalement sur le territoire français a vocation à être reconduit dans son pays d'origine, sauf situation particulière, a-t-il martelé, précisant que les régularisations des salariés sans papiers se limiteront à quelques centaines. Soulignant que la majorité des employeurs en France sont de bonne foi, le ministre français a indiqué qu'il existe une minorité de patrons fraudeurs qui recrutent des sans papiers pour éviter de payer les taxes qui leur sont dues. Sur un autre registre, B. Hortefeux a fait savoir que le gouvernement français est en train de mettre au point une nouvelle clé de répartition du contingent de logements sociaux de l'Etat pour faciliter l'intégration des primo-arrivants et qu'il prépare un plan d'accompagnement et de formation aux métiers des services à la personne à destination d'une partie des 45.000 personnes venues en France au titre du regroupement familial. «Nous estimons qu'il y a dans ce secteur un vivier d'emplois qui pourrait concerner jusqu'à 10.000 personnes», a-t-il conclu.