Le débat scientifique n'est pas tranché, mais le professeur Didier Raoult a marqué tous les esprits et sort réellement grandi de cette polémique, surtout après la honteuse étude de la revue scientifique « The Lancet ». Il s'est d'abord comporté en médecin qui doit soigner les patients au mieux dans une période de crise, de guerre contre un virus. Il ne s'est pas contenté de les hospitaliser et de voir évoluer la maladie. Il a essayé la chloroquine, il a estimé que cela marchait, et continué, malgré les pressions de tous genres. Cette force de conviction ne l'a pas incité à sortir de son métier. Il ne s'exprime ni sur l'économie, ni sur la politique et refuse les récupérations. Dans sa démarche il a heurté l'establishment scientifique. Il a rejeté les codes des parrains de la science, très dépendants des intérêts de l'industrie pharmaceutique et refusé leur carcan procédurier qui a poussé tant de médecins à rester passifs devant le virus. Ce faisant, il a dévoilé dans les faits et sans l'exprimer ouvertement, tous les travers de la recherche scientifique et de ses protocoles censés être sécurisants. L'affaire «The Lancet» et son étude lui ont donné raison. Il a enfin démontré que la bureaucratie de l'OMS est réellement plus un frein, un problème, que le début de la solution. Ce constat a déjà été fait lors de la pandémie H1N1 où la gestion de l'OMS avait été catastrophique. Le Professeur Raoult a obtenu d'excellents résultats sur le terrain, en sauvant des vies. Il est adulé par ses patients. Malgré tout cela, ce héros, cette star des maladies infectieuses, ne donne pas de conseils au ministère français de l'Economie ou à celui de l'Intérieur. Contrairement à ce qui se passe chez nous, où le ministre de la Santé, au lieu de nous offrir un projet de réhabilitation de la santé publique dont les défaillances auraient pu être catastrophiques pour le Maroc sans l'aide du fonds que le Souverain a instauré, ne fait qu'imposer par la peur des politiques funestes pour l'économie. Et tout cela sous le regard d'un Chef de gouvernement incompétent. C'est une leçon à retenir. Chacun dans son domaine doit être créatif, ne pas avoir peur de bousculer les habitudes s'il les trouve paralysantes. Mais quelque soit sa compétence ou incompétence dans son domaine, il doit s'y limiter. A Méditer !