Dans une lettre adressée au Président du Groupement Professionnel des Banques du Maroc, le patron des patrons Chakib Alj alerte quant à la situation financière des entreprises liées à la crise sanitaire du covid-19. Selon le président de la CGEM, une écrasante majorité des entreprises ont baissé drastiquement leur activité ou sont carrément à l'arrêt. Elles voient leurs revenus s'effondrer ce qui, par un effet domino, finit par toucher la quasi-totalité des secteurs. « Quasiment aucune entreprise n'est épargnée », prévient-il. Et d'ajouter «L'aide aux salaires apportée par le gouvernement leur donne du souffle, mais leur situation reste plus que préoccupante ». En effet, si ces entreprises , comme l'explique Alj, maintiennent pour la plupart leurs salariés pour des raisons sociales et pour être en mesure de reprendre l'activité au plus vite dès la levée de l'état d'urgence et essaient de maintenir leurs relations avec leurs fournisseurs, locaux ou étrangers, beaucoup peinent lourdement à financer leur besoin en fonds de roulement. Le GPBM avait énoncé des mesures pour soutenir les entreprises en difficulté. Mais pour le patron des patrons, il y a un écart et des situations en décalage avec ces principes. « L'impact de ces écarts, s'ils ne sont pas rattrapés, pourrait être fatal à de très nombreuses entreprises, pourtant aptes à retrouver leur rythme de croisière après cette crise », explique Chakil Alj. Pour redresser la barre, ce dernier préconise, de mettre en place le dispositif prévu avec la CCG à un niveau suffisant pour rétablir un sentiment de sécurité des entreprises. « A défaut, nous subirons la disparition de nombreuses entreprises et de très lourdes pertes d'emplois », alerte Alj. « Le cas des PME exportatrices est également préoccupant. Ces unités doivent impérativement être maintenues puisqu'elles permettront dès la reprise en Europe, à la fois d'assurer quelques dizaines de milliers d'emplois mais aussi de rapatrier des devises aujourd'hui rares. De même, les unités de services aux entreprises, caractérisées par une masse salariale lourde, souffrent d'un déficit brutal de traitement de la part de certains de vos confrères (revenant sur leurs autorisations de découvert par exemple) », ajoute le président de la CGEM. Pour le report des échéances, de crédits moyen terme et de leasing, le patron de la CGEM évoque la difficulté d'accès de certaines entreprises à leur responsable clientèle, impactant le délai de réponses à leurs requêtes. Et d'ajouter « De même il apparaît que certains banquiers annonceraient des pénalités ou intérêts supplémentaires, et d'autres n'accepteraient le report qu'à compter du mois d'avril. En comparaison, certains pays européens reportent, à la fin des contrats, les échéances de 6 mois », martèle Alj qui parle aussi accuse certains membres du groupement d'avoir procédé à l'augmentation des marges et la tarification des emprunts. Et pour conclure, Chakib Alj invite les banques à s'engager pour dépasser cette situation de crise exceptionnelle.