La résolution du Conseil de sécurité, adoptée mercredi à l'unanimité, constitue une étape nouvelle et importante qui consacre le tournant déjà opéré depuis l'année dernière dans l'évolution des négociations autour de la marocanité du Sahara, a souligné jeudi le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Taib Fassi Fihri. Ainsi, a dit T. Fassi Fihri dans une déclaration à la presse, après quatre rounds de négociations, la visite du représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, P. Van Walsum dans la région, le dernier rapport du secrétaire général et enfin l'exposé oral important de P. Van Walsum devant le conseil de sécurité, l'instance onusienne "a décidé de consolider les acquis marocains et de les renforcer". Le ministre a précisé que "le conseil a, une fois de plus et avec force, consacré la prééminence de la proposition marocaine d'autonomie dans le cadre du respect de la souveraineté territoriale et de l'unité nationale du Royaume dont les efforts qui ont présidé à son élaboration ont, une nouvelle fois, été qualifiés par le Conseil de sécurité de sérieux et crédibles. De même qu'il a appelé à ce que les négociations "tiennent compte des efforts déployés par le Maroc depuis 2006 et donc de l'initiative marocaine", a-t-il ajouté. Le conseil ne s'est pas limité à cela puisqu'il a introduit et renforcé l'approche préconisée par le Royaume du Maroc, et c'est ainsi qu'il appelle à une intensification des négociations pour entrer dans les détails, dans la substance et dans le fond, a expliqué le ministre. Le conseil a également appelé les parties à s'engager dans ces négociations de fond sur la base du réalisme et de l'esprit du compromis, ces deux vertus qui ont guidé l'élaboration de la proposition marocaine, a rappelé le ministre, soulignant que le Conseil a également soutenu le secrétaire général et son envoyé personnel, l'ambassadeur Van Walsum. Sur la base de ces considérations, le conseil a fait le lien entre l'importance d'un développement significatif des négociations et les conditions de vie des Marocains retenus sur le territoire algérien, appelant à ce que ces négociations se développent et s'approfondissent vite afin d'alléger les souffrances des familles séparées et des personnes sur un territoire étranger au leur. Autre acquis supplémentaire, a-t-il ajouté, le Conseil de sécurité a décidé de proroger le mandat de la MINURSO pour une période d'une année, ce qui constitue un changement par rapport aux mandats antérieurs qui étaient de 6 mois. "Toutes les chances sont offertes et tous les signaux sont ainsi adressés pour que l'on puisse rapidement entrer dans la négociation substantielle autour fondamentalement de la proposition marocaine", a-t-il dit, estimant qu'il s'agit là d'une "dynamique nouvelle et une consécration de la démarche marocaine ". Il est heureux de relever que plusieurs pays influents qui connaissent parfaitement les tenants et les aboutissants de ce dossier ont tenu à s'exprimer à la faveur de cette résolution adoptée à l'unanimité, a ajouté T. Fassi Fihri qui a salué, au nom du Gouvernement de SM le Roi, "la déclaration des Etats Unis, sans nuances, objective et forte", qui écarte de manière appropriée l'option irréaliste de l'indépendance. Le ministre a également salué "la contribution et la mise au point exprimées par la France qui a tenu à relever avec intérêt l'exposé de P. Van Walsum devant le conseil de sécurité", se félicitant, également, de la prise de conscience et de l'appui de l'ensemble des membres du Conseil de sécurité à cette démarche. Le Royaume du Maroc, a-t-il dit, est disposé à entamer un 5è round de négociations sur cette base confortée, claire et sur la base d'un besoin exprimé par le CS sur la nécessité de mettre fin à ce différend régional qui n'a que trop duré. "Il tend la main aux autres parties pour que l'on puisse trouver une solution définitive à ce différend régional afin que nous puissions, avec les quatre autres pays de l'UMA, réaliser ce projet important d'intégration maghrébine qui est aujourd'hui demandé avec force par l'ensemble des cinq peuples de la région, mais également par les multiples et différents partenaires du Maghreb ", a souligné T. Fassi Fihri. Il est temps, selon lui, que " nous puissions, à la faveur d'une intégration maghrébine, exploiter nos complémentarités, coordonner nos actions, non seulement en termes de menaces et de risques, mais aussi en termes d'exploitation de l'ensemble des potentialités maghrébines". Des séquestrés de Tindouf en visite à Washington Une délégation d'anciens séquestrés des camps de Tindouf, qui ont récemment rallié la mère patrie, a entamé cette semaine une visite aux Etats Unis pour dénoncer, auprès des responsables, des parlementaires, des organisations de défense des droits de l'homme et des médias américains, les conditions inhumaines sévissant dans ces camps. Naba Deddah El-Meki, Naha Al-Salek Sidi, Salma Essalek et son époux Said Abderahman et Al-Afia Hammidi et Brahim Al-Selem se sont rendus à Washington pour sensibiliser les décideurs politiques, les législateurs et l'opinion publique en général au calvaire qu'ils ont vécu et que des milliers d'autres personnes continuent de vivre dans les camps de Tindouf, en Algérie. Avant de pouvoir s'échapper et de rallier la mère patrie, tous les membres de la délégation ont vécu pendant de longues années dans les camps de Lahmada , certains y sont même nés et quelques-uns ont occupé des postes de responsabilités d'où ils pouvaient voir de près les sévices que les geôliers du Polisario infligent aux populations séquestrées dans les camps, en les affamant, en les emprisonnant et en les torturant. Certains membres de cette délégation, comme Naba Deddah El-Meki, qui était responsable de la distribution des aides humanitaires à Tindouf, ou Naha Al-Salek Sidi, une personne handicapée ayant été utilisée, comme tant d'autres, par le Polisario pour solliciter l'assistance des ONG internationales, ont été témoins des procédés douteux auxquels le Polisario se livre, en parfaite collusion avec les autorités algériennes, pour détourner l'assistance humanitaire, y compris les médicaments, et la vendre au marché noir dans les pays voisins. Les membres de la délégation ont indiqué à la MAP que l'objectif de leur visite est de dénoncer, au nom des membres de leurs familles et de tous les autres séquestrés, la situation dramatique des droits de l'homme dans les camps de Tindouf et les souffrances qu'endurent les familles déchirées et privées de la liberté de mouvement. La délégation affirme aussi vouloir sensibiliser ses divers interlocuteurs à la nécessité pour les Nations Unies et les ONG internationales de mettre en place des mécanismes de contrôle permettant de s'assurer que l'assistance humanitaire soit effectivement distribuée aux populations des camps au lieu d'être détournée pour enrichir les dirigeants du Polisario. Washington et Londres pour le réalisme au sahara Les Etats-Unis ont affirmé jeudi que l'autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine est la seule solution réaliste pour résoudre la question du Sahara et que l'établissement d'"un Etat Sahraoui indépendant n'est pas une option réaliste". "Un Etat Sahraoui indépendant n'est pas une option réaliste. A notre avis, une certaine forme d'autonomie sous souveraineté marocaine est l'unique voie réaliste pour résoudre ce conflit qui a duré trop longtemps'', a affirmé le porte-parole du département d'Etat, en commentant l'adoption, mercredi, par le Conseil de sécurité de la nouvelle résolution sur le Sahara. "Nous exhortons les parties à centrer leurs futures discussions sur un régime d'autonomie mutuellement acceptable", a dit le porte-parole, ajoutant que les Etats-Unis se félicitent de l'adoption à l'unanimité de la nouvelle résolution du Conseil de sécurité. "Les Etats-Unis vont soutenir ces efforts en renforçant notre propre engagement avec les parties dans les semaines et les mois à venir", a indiqué le porte-parole, en rappelant la déclaration faite par l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, Alessandro Wolf, à l'issue de l'adoption de la résolution. Le porte-parole a réitéré que les Etats-Unis considèrent que la proposition d'autonomie faite par le Maroc est ""sérieuse et crédible". En Grande Bretagne, Kim Howells, ministre au Foreign Office britannique chargé de l'Afrique du nord et du Moyen-Orient, a souligné que le Royaume-Uni n'a pas l'intention de tenir des discussions avec le Polisario, soulignant que son pays appelle au réalisme et à l'esprit de compromis pour dépasser l'impasse actuelle dans le conflit du Sahara. K. Howells, qui répondait mardi au parlement à une question du député Hancock du Parti Libéral Démocrate (opposition) qui demandait au ministre s'il allait tenir des discussions avec le Polisario, a déclaré que "le Secrétaire au Foreign Office (NDLR David Miliband) et moi-même n'avons pas l'intention de tenir des discussions avec les représentants du Polisario". Il a ajouté que le gouvernement de son pays prend régulièrement note des positions des parties au conflit ainsi que celles du Secrétaire général de l'Onu, de son représentant personnel pour le Sahara Occidental et de la communauté internationale. Le Royaume-Uni partage l'avis du Secrétaire général de l'Onu que les deux parties au conflit doivent essayer de parvenir à un moyen de surmonter l'impasse politique actuelle en faisant montre de réalisme et d'un esprit de compromis, a-t-il conclu. Le Sénégal incite l'Afrique au réalisme Le Sénégal a invité l'Afrique à "suivre massivement" la voie ouverte par les Nations unies et "consolidée" par les Etats-Unis et qui préconise le "réalisme" pour le règlement de la question du Sahara et écarte l'indépendance comme solution. "La voie ouverte par les Nations unies et consolidée par les Etats-Unis doit être massivement suivie et approfondie par l'Afrique afin de tourner rapidement et définitivement la page douloureuse du conflit du Sahara et rétablir le Maroc réunifié dans son rôle de précurseur et de bâtisseur d'une Afrique unie et renaissante", a déclaré lundi 5 mai à la MAP le ministre d'Etat sénégalais aux Affaires étrangères, le Dr. Cheikh Tidiane Gadio. "L'Afrique, a-t-il ajouté, a besoin aujourd'hui, plus qu'avant, d'unité et de grands ensembles et non de séparatisme et de morcellements suicidaires qui paralysent nos efforts de développement national et de renouveau économique, politique, social et culturel". Le chef de la diplomatie sénégalaise a appelé l'Afrique, qui réclame son droit à gérer les conflits africains, à "ne pas rater le train de l'histoire qui a repris sa marche" et à "reconnaître, par conséquent, que le réalisme prôné par la communauté internationale nous interpelle au premier chef". Le Dr. Gadio s'est "réjoui" de l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 1813 sur le Sahara, soulignant que cette résolution consacre l'autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine comme étant la seule solution "durable" et "réaliste" à ce conflit. "Le Sénégal, pays ami et frère du Maroc, ne peut que se réjouir de l'appel contenu dans la résolution 1813 du Conseil de sécurité des Nations unies et qui endosse la recommandation du secrétaire général selon laquelle il est indispensable que les parties fassent preuve de réalisme et d'un esprit de compromis", a-t-il affirmé, précisant que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Peter Van Walsum, a mis un contenu "concret" dans cet appel au "réalisme" et au "compromis" en reconnaissant que "la seule solution durable et réaliste au conflit, c'est l'autonomie du Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine". Les Etats-Unis avaient souligné, en commentant cette résolution de l'ONU, que l'autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine est la seule solution "réaliste" pour résoudre la question du Sahara et que l'établissement d'un "Etat Sahraoui indépendant n'est pas une option réaliste". "Un Etat Sahraoui indépendant n'est pas une option réaliste. A notre avis, une certaine forme d'autonomie sous souveraineté marocaine est l'unique voie réaliste pour résoudre ce conflit qui a duré trop longtemps", a déclaré le porte-parole du département d'Etat.