Plusieurs instruments opérationnels de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) ont été officiellement lancés hier, dimanche à Niamey, au terme du 12e Sommet extraordinaire de l'Union africaine. Projet phare de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, la ZLECA fera de l'Afrique la plus grande zone commerciale du monde en termes de nombre de pays membres. En vertu de l'accord l'instituant, les pays signataires de la ZLECA s'engagent particulièrement à supprimer les droits sur 90 % des biens et à éliminer les nombreux obstacles au niveau de 84.000 kilomètres de frontières africaines. L'accord ouvre la voie à la constitution d'un marché unique de 1,2 milliards de consommateurs et pourrait annuellement accroître le commerce intra-africain de 52,3 %. Il faut rappeler que l'Afrique pèse pour seulement 4 % dans le commerce mondial. Eventuellement, le commerce intra-africain atteindra les 25 % à l'horizon 2023 alors qu'il est estimé entre 15 % et 18 % aujourd'hui. Aussi, selon les projections, la ZLECA permettra à l'Afrique de générer un PIB de plus de 3.000 milliards de dollars US et va contribuer à la création de 300.000 emplois directs et plus de 2 millions d'emplois indirects. Quant aux objectifs, la ZLECA vise à renforcer la compétitivité de l'industrie et des entreprises africaines par l'exploitation des possibilités d'économie d'échelle. Elle ambitionne de surmonter la dépendance à l'égard des exportations des produits primaires et promouvoir la transformation sociale et économique pour une croissance inclusive, une industrialisation et un développement durable, conformément à l'Agenda 2063. La zone entend également réaliser le potentiel de développement et accélérer la diversification sans cesse croissante et le dynamisme du commerce intra-africain. Le processus de la ZLECA comporte deux phases, la première portant sur les négociations relatives au commerce des marchandises, et au commerce des biens et services. L'accent sera mis aussi sur les règles et les procédures de règlement des différends. La deuxième phase des négociations concerne les investissements, la politique de la concurrence et la protection de la propriété intellectuelle. MAP