« Je renouvelle l'engagement du Royaume du Maroc à donner un nouvel élan à la CEN-SAD, en tant que Communauté Economique Régionale de l'Union Africaine, et Je suis favorable au renforcement de son action en faveur de la paix, de la stabilité et du développement de l'espace sahélo-saharien », a affirmé le Souverain dans un message adressé à la session extraordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats sahélo-sahariens, qui se tient ce samedi (13 avril) à N'Djamena. Le Maroc a toujours œuvré pour l'édification de l'espace Sahélo-Saharien, en entretenant avec l'ensemble des pays membres des relations fraternelles fondées sur la coopération, la solidarité, le respect de leur souveraineté et de leur intégrité territoriale, a souligné le Souverain, assurant que l'engagement du Royaume en matière de coopération sud-sud a pour objectif de poser les jalons d'une intégration, favorable aux investissements, aux échanges et axée sur le co-développement. Dans ce dessein, a poursuivi le Roi Mohammed VI, le Maroc a œuvré activement à la mise en place d'un réseau d'acteurs, associant à la fois le secteur privé et la société civile, relevant que cette politique s'est traduite concrètement par la création de trois commissions dédiées respectivement à de la région du Sahel, à la région du bassin du Congo et aux Etats insulaires, ainsi que par l'initiative « triple A » pour l'adaptation de l'agriculture africaine. Partant de ses principes fondamentaux et convictions profondes, a, en outre, ajouté le Souverain, le Maroc reste disposé à partager, avec les Etats africains membres de la CEN-SAD, son expérience en matière de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, qui repose sur le triptyque défini par le sécuritaire, le religieux et la lutte contre la précarité et la pauvreté. Pour le Roi Mohammed VI, « cette bataille ne peut être remportée effectivement que par la coopération sincère et responsable de tous les acteurs concernés ». « Pour ce faire, nous devons mettre à la disposition de notre Organisation des moyens à la hauteur des ambitions et missions que nous lui assignons. Il est impératif que nous puissions tous doter la CEN-SAD des contributions nationales au budget », a insisté le Roi Mohammed VI, mettant l'accent sur l'importance de la bonne gouvernance. Le Souverain a relevé que le plus grand défi commun demeure d'offrir aux pays et aux populations, un espace de sécurité, de stabilité, de prospérité et de développement. Le Roi Mohammed VI a souligné que la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens constitue « un important gisement de richesse et de développement. Avec un PIB dépassant les 1.000 milliards de dollars et une population de quelque 600 millions d'habitants, la zone sahélo-saharienne recèle des ressources naturelles substantielles, un potentiel de complémentarités et d'économies d'échelle ainsi qu'un réservoir de croissance important ». Le Souverain a, par ailleurs, mis l'accent sur la nécessité du renforcement de l'efficacité et de l'efficience des organes exécutifs de la CEN-SAD, la mise en place des différentes structures institutionnelles prévues par le traité révisé de la CEN-SAD, l'élaboration d'une stratégie dédiée au développement humain dans l'espace sahélo-saharien et de programmes destinés à l'insertion des jeunes, la mise en œuvre effective de la stratégie de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, l'opérationnalisation de la Stratégie de Sécurité et de Développement de la CEN-SAD (2015-2050), ainsi que l'élaboration d'une politique commune sur la sécurité des frontières et l'adoption d'un plan d'action opérationnel. Ces mesures, a souligné le Souverain, permettront de « conforter le rôle de notre communauté en tant qu'interlocuteur privilégié pour la résolution des crises sévissant dans notre espace, dans le cadre d'une approche complémentaire avec les autres Communautés Economiques Régionales, l'Union Africaine, l'ONU, l'Union Européenne et les autres parties prenantes ». A cet égard, le Roi Mohammed VI a fait remarquer que l'action de la CEN-SAD en matière de maintien de la paix et de la sécurité dans l'espace sahélo-saharien devrait être sous-tendue par les principes du respect de la souveraineté des Etats, de leur intégrité territoriale et de non-ingérence dans leurs affaires intérieures, et, corrélativement, par les voies privilégiées du dialogue, de la médiation, des bons offices et de la diplomatie préventive. « Consolidées par un système éducatif rénové et orienté vers la créativité et l'épanouissement du capital humain, les mesures précitées sont le gage de la protection de nos générations présentes et futures », a insisté le Souverain.