« Nous partageons le même destin sur cette planète (..). Nous partageons les valeurs et les principes fondamentaux inscrits dans la déclaration universelle, qui sont essentiels au maintien de notre paix, prospérité et développement durable », a affirmé Michelle Bachelet lundi soir (10 décembre 2018) à Marrakech. Remplissant actuellement la fonction de Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, l'ancienne présidente chilienne s'exprimait lors de la rencontre de haut niveau, organisée, le jour même de l'adoption du pacte de Marrakech, à l'occasion de la Journée des droits de l'Homme, en commémoration du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Les Etats du monde avaient reconnu, pour la première fois, il y a 70 ans, que les droits de l'Homme étaient universels et que tous les peuples avaient des droits inaliénables tels que le droit à la vie, à la liberté, à l'éducation, à la liberté d'expression et de religion et à un procès équitable, a-t-elle rappelé durant cet événement qui se tient dans le cadre de la Conférence intergouvernementale pour l'adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. « La force de ces droits fondamentaux nous lie tous en tant qu'êtres humains, sans distinction de sexe, de race, de conviction, de nationalité, de statut migratoire ou autre facteur », a-t-elle dit. « C'est la leçon que les Etats ont tirée des terribles guerres mondiales qui ont secoué le monde », a-t-elle insisté, précisant qu'une nouvelle vague de libertés sans précédent a permis de réaliser de grands progrès dans presque toutes les sociétés, grâce aux femmes et hommes qui se sont levés, inspirés par la Déclaration universelle, pour exiger leurs droits humains. « Aujourd'hui, le monde prend un autre engagement collectif important en faveur de la dignité et des droits humains. Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières est un document essentiel en matière de droits de l'Homme », s'est réjoui la responsable onusienne. Ce document démontre non seulement que la coopération multilatérale est encore possible, mais qu'elle donne de meilleurs résultats que l'isolationnisme et le dédain d'autrui, a-t-elle enchaîné. Bachelet a déploré les réalités changeantes d'un monde globalisé où certains considèrent les migrants comme des boucs émissaires exploités à des fins politiques, soulignant que le Pacte insiste sur le fait que les droits humains de tous les migrants doivent être « respectés, protégés et réalisés à tout moment ». Le Pacte mondial « nous incite à renforcer la coopération internationale et les efforts collectifs pour mettre fin aux conflits, réduire les inégalités et assurer une plus grande liberté pour tous », a-t-elle martelé. La conférence intergouvernementale de Marrakech (10-11 décembre) connaît la participation d'au moins 150 Etats membres. Outre des responsables gouvernementaux, plus de 700 partenaires, y compris des représentants de la société civile et des secteurs publics ainsi que des migrants prennent part aux discussions sur les opportunités de partenariats innovants, les possibilités de coopération et les initiatives transversales avec les gouvernements.