Le Pacte mondial sur les migrations procède d'une démarche qui doit permettre d'aider non seulement les migrantes et les migrants, mais aussi les communautés d'origine et d'accueil, a affirmé, ce lundi 10 décembre 2018 à Marrakech, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres. S'exprimant lors de l'ouverture de la Conférence intergouvernementale pour l'adoption du Pacte mondial sur les migrations (10-11 décembre), Guterres a relevé que le Pacte reconnait l'importance, du point de vue du développement, des envois de fonds, notant que les sommes envoyées par les migrants chez eux représentent le triple du montant de l'aide publique au développement, et ce même si c'est dans leurs nouvelles communautés que les migrants dépensent 85 % de ce qu'ils gagnent. « Le Pacte insiste sur la nécessité de proposer davantage de filières légales permettant d'avoir accès aux pays, aux entreprises et aux marchés du travail qui ont besoin de ressources humaines », a précisé le Secrétaire général, estimant que c'est grâce à ces filières légales qu'il sera possible de lutter plus efficacement contre le trafic et l'exploitation. Par ailleurs, Guterres a noté que le Pacte propose également un cadre de réflexion sur les stratégies d'appui au développement dans les pays d'origine, la migration devant être un acte de choix et jamais de désespoir. Pour le responsable onusien, le Pacte de Marrakech vient faire entendre les voix des femmes et des filles, qui sont particulièrement vulnérables et représentent près de la moitié des 260 millions de migrants à travers le monde, tout en offrant un cadre pour mieux se préparer à des problèmes imminents, notamment les mouvements de population aggravés par les changements climatiques. Ce document trouve son socle dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030, a fait savoir Guterres, rappelant que les principes et les normes universellement reconnus, y compris la souveraineté de l'Etat, y sont réaffirmés. Dans le cadre de leur nouveau Réseau, les organismes des Nations Unies, et en particulier l'Organisation internationale pour les migrations, s'efforceront d'appuyer au mieux les Etats membres, a-t-il dit. La première journée de la conférence intergouvernementale sur la migration est marquée par l'adoption formelle du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Approuvé le 13 juillet dernier par les Etats membres sous l'égide de l'Assemblée générale des Nations-Unies, le Pacte de Marrakech a été salué comme « une réalisation importante » et un document complet visant à mieux gérer les migrations internationales, à relever leurs défis et à renforcer les droits des migrants tout en contribuant au développement durable.