Le président de la Chambre des Représentants, Habib El Malki a souligné, mardi 30 octobre 2018 à Rabat, que la communauté internationale est appelée à mettre en place un plan d'urgence pour le développement de l'Afrique, de sorte à contribuer au lancement de dynamiques économiques et sociales intégrant la jeunesse africaine qui aspire à une vie meilleure. Intervenant à l'ouverture du Séminaire international sur « le rôle des parlements et des conseils économiques et sociaux et institutions similaires d'Afrique face aux nouveaux défis de la migration », El Malki a appelé la communauté internationale à œuvrer d'arrache-pied pour faire face aux racines et aux causes de la migration et ce à la lumière des engagements convenus à la COP21 à Paris et à la COP 22 à Marrakech, notant que la gestion des flux migratoires ne se fera pas par la construction des murs, ni par la fermeture des frontières, mais par le dialogue et la coopération. El Malki a indiqué qu'il incombe aux parlements, aux organisations parlementaires multilatérales et aux conseils économiques et sociaux, la responsabilité majeure de plaider en faveur de la paix, la stabilité, la sécurité et le règlement pacifique des différends, ainsi que pour une justice climatique pour tous, en particulier pour l'Afrique, qui paie le prix des déséquilibres climatiques. Il a aussi précisé que la migration est placée au cœur du débat politique, tant aux pays d'origine qu'aux pays d'accueil, ajoutant qu'il demeure regrettable de voir la migration devenir le point de croisement des multiples problèmes et défis auxquels font face les pays d'accueil, alors que ce phénomène a « été longtemps considéré comme une dynamique d'interaction, de fécondation et d'enrichissement humain et culturel". Le président de la Chambre des Représentants a de même rappelé la nécessité de corriger les stéréotypes erronés sur la migration et d'élargir le cercle des défenseurs des avantages de la migration, au niveau des pays, d'organisations politiques et sociales et des mouvements civils, faisant savoir que les migrants, contrairement à l'image stéréotypée qui leur a été attribuée contribuent à la prospérité des pays dans lesquels ils sont installés. El Malki a aussi rappelé la responsabilité commune des membres de la communauté internationale de transférer des technologies et d'opérer des investissements et des capitaux, conformément à la logique du gagnant-gagnant, que SM le Roi ne cesse de rappeler, appelant à davantage de coordination et de solidarité entre les pays qui constituent les zones de migration, en particulier ceux de la rive sud de la Méditerranée afin de mettre en œuvre des politiques et des approches sociales et humanitaires pour faire face au phénomène et pour lutter contre la traite des êtres humains. Pour sa part, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nizar Baraka a indiqué que les vagues de migration internationale ont connu une augmentation significative ces dernières années et ont subi des transformations profondes en termes de nature et d'ampleur, ajoutant que la migration sur le continent africain est connue par sa dynamique particulière (le total des migrants s'établit à plus de 24 millions en 2017, soit 14% des migrants dans le monde). Baraka a noté que l'image stéréotypée des médias et de certains partis politiques en Europe, alimente le rejet et conduit à des phénomènes discriminatoires et à la xénophobie, affirmant que les vagues d'immigration devraient s'intensifier sous l'effet du changement climatique et des catastrophes naturelles, de la diminution des réserves en eau et de la dégradation des terres agricoles combinés à une insécurité alimentaire.