L'opposition de gauche mexicaine a annoncé, mercredi 9 avril, le lancement d'une campagne de résistance civile contre le projet de réforme gouvernemental du secteur pétrolier. L'ex-candidat à la présidentielle de 2006 et leader du Parti de la Révolution Démocratique (PRD), Andres Manuel Lopez Obrador, a mis en marche son programme de "résistance civile pacifique" au lendemain de la présentation au Sénat d'un texte de réforme qui vise à procurer plus d'autonomie au gigantesque monopole pétrolier étatique PEMEX (Petroleos Mexicanos), qui peine à maintenir le niveau de production des hydrocarbures au Mexique. Obrador, qui n'a jamais admis sa défaite électorale face au président actuel, Felipe Calderon, menace depuis plusieurs semaines de bloquer les principaux points stratégiques du pays afin de mettre en échec ce projet de réforme, qu'il qualifie de tentative de "privatisation" de la richesse pétrolière qui appartient à "tous les mexicains". Calderon s'était défendu, mardi soir à la télévision peu après la présentation du projet de réforme, contre toute intention de vouloir "privatiser" PEMEX. Selon lui, l'initiative gouvernementale vise à "consolider" l'autonomie financière de cette entreprise gigantesque, qui est devenue au fil des années la principale source de financement des dépenses courantes du gouvernement, ce qui ne lui permettait pas d'investir dans des activités d'exploration de nouveaux champs pétroliers. Mercredi, un dispositif impressionnant de policiers était déployé dans les alentours du Sénat et toutes les rues adjacentes étaient coupées à la circulation. Obrador avait annoncé la mobilisation de "brigades" composées de quelque 10.000 femmes pour mettre en oeuvre son plan de blocage des institutions étatiques, des ports, des aéroports et des grands axes routiers du pays. Une partie des membres du PRD a annoncé sa disposition à serrer les rangs derrière leur leader afin que la réforme annoncée "ne passe pas" le cap du pouvoir législatif.