Les lignes de crédit allouées par l'Inde à l'Afrique vont doubler pour atteindre les 5,4 milliards de dollars en cinq ans et les 34 pays africains les moins développés vont désormais bénéficier d'un accès préférentiel de leurs produits aux marchés du sous-continent. Le gouvernement indien qui avait consenti des lignes de crédit en faveur de bon nombre de pays africains pour un total de 2,15 milliards de dollars, de l'exercice financier 2003-04 à celui de 2008-09, a décidé de doubler ce montant sur les cinq prochaines années avec des lignes supplémentaires devant contribuer aux projets de développement et qui seront débloqués aussi bien au niveau bilatéral qu'au profit des communautés économiques régionales du continent. Le premier ministre indien, Manmohan Singh, qui ouvrait mardi à Delhi les travaux du 1er "Sommet du Forum Afrique-Inde", en présence de plusieurs chefs d'état et de gouvernement africains, a annoncé les mesures retenues par sont gouvernement pour aller de l'avant dans le nouveau partenariat envisagé et devant servir de modèle pour une coopération fructueuse dans le monde en voie de développement. En plus des lignes de crédits devant doubler en cinq ans, Delhi qui est consciente de l'importance cruciale de l'accès aux marchés pour le développement du commerce international, a décidé, à l'occasion du sommet, de faire profiter une cinquantaine de pays les moins développés, dont 34 en Afrique, d'un régime de préférence tarifaire exemptant un grand nombre de leurs produits de droits d'entrée et de quota dans le cadre d'un programme couvrant 94 % des lignes tarifaires de l'Inde. Le sous continent offrira ainsi un accès préférentiel à ses marchés sur des lignes tarifaires comprenant 92,5 % des exportations des pays les moins développés, a affirmé M. Singh précisant que les produits d'intérêt immédiat pour l'Afrique couverts sont le coton, les minerais de cuivre et d'aluminium, les noix de cajou, la canne à sucre, le prêt à porter, les filets de pêche et les diamants non industriels. Le chef du gouvernement de l'Alliance Progressiste Unie (APU) a expliqué que la coopération entre les deux partenaires devrait réserver une large part au commerce et à l'industrie dans le processus de croissance et de développement du continent africain avant de rappeler que son pays a acquis, lors des dernières années, une expérience considérable dans l'exécution des projets dans différents pays africains à travers les lignes de crédit concessionnelles accordées par l'institution financière indienne à l'export "EXIM Bank" Les secteurs retenus pour une action commune prioritaire sont le développement des infrastructures pour les chemins de fer, les technologies de l'information et les télécommunications, la connectivité physique et la production de l'électricité, a affirmé M. Singh ajoutant que la promotion des activités des PME est également à l'ordre du jour avec un recours plus marqué au secteur privé pour plus de partenariats "public-privé". L'Inde compte aussi augmenter le budget du programme "Aide à l'Afrique" du ministère des Affaires étrangères pour l'exécution de projets dans les domaines critiques mettant l'accent sur le développement des ressources humaines et la création de capacité. Plus de 500 millions de dollars seront affectés à l'aide au développement dans ce cadre sur les cinq prochaines années. Delhi s'engage également à renforcer les compétences locales en créant des institutions régionales et panafricaines de l'enseignement supérieur surtout dans les domaines de la science, des technologies de l'information et de l'enseignement professionnel en investissant dans la recherche et dans le développement des formes renouvelables de l'énergie et de l'agriculture. Le nombre de bourses à long terme offertes à différents niveaux sera, ainsi, augmenté et celui des places disponibles dans le cadre des programmes d'assistance technique devrait passer de 1.100 à 1.600. M. Singh a invité les deux parties à mettre à profit leur énorme potentiel humain et mobiliser la jeunesse pour la création d'un "Corps de volontaires" dans le domaine du développement qui travaillerait sur des projets pilotes et identifierait des domaines d'intervention en matière de santé publique, d'éducation informelle et d'émancipation féminine. Les chefs d'état des pays présidant les différentes communautés économiques africaines, qui avaient adopté l'ordre du jour de leur sommet et suivi la présentation du rapport de la réunion des ministres des Affaires étrangères en début de session, ont pris la parole pour abonder dans le sens de la vision de l'Inde du partenariat qui se met en place. Ils ont salué, à cette occasion, les efforts consentis par New Delhi en faveur d'une coopération plus étroite et du développement en Afrique dans un cadre d'échange entre partenaires égaux dans une économie mondialisée ayant en partage, aussi bien l'histoire commune que les défis du 21ème siècle.