Un nouveau rapport conjoint de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et la Banque mondiale (BM), estime que les pertes économiques engendrées par les pénuries d'eau liées au climat devraient représenter entre 6 à 14 % pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), à l'horizon 2050. Intitulé « Gestion de l'eau dans les systèmes fragiles: renforcer la résilience aux chocs et aux crises prolongées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », le rapport pointe les politiques inefficaces en matière d'eau, la demande croissante ainsi que le changement climatique pour expliquer ce problème à venir. Plus de 60% de la population de la région est concentrée dans des zones affectées par un stress hydrique de surface élevé ou très élevé, par rapport à une moyenne mondiale d'environ 35%, relève le rapport, appelant à abandonner les politiques actuelles axées sur l'augmentation des approvisionnements vers une gestion à long terme des ressources en eau. Selon le rapport, la pénurie d'eau dans la région MENA peut constituer un facteur de déstabilisation ou un motif qui lie les communautés, la différence entre les deux étant déterminée par les politiques adoptées pour faire face au défi croissant. L'insécurité alimentaire, des déplacements forcés de population et une hausse du chômage sont également à craindre selon le coordinateur du programme régional de la FAO pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord et co-auteur principal du rapport, Pasquale Steduto.