Un nouveau rapport de la Banque mondiale exhorte les pays de la région MENA à faire face aux risques de pénurie de leurs ressources hydriques. Les pays de la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA) ont les moyens de faire face aux risques de pénurie d'eau s'ils modifient certaines de leurs politiques qui favorisent l'exploitation non rationnelle des sols et la surexploitation des ressources en eau non renouvelables et le manque d'entretien des infrastructures, selon un nouveau rapport de la Banque Mondiale. Une certaine marge de manoeuvre s'offre aux pays de la région MENA du fait que 85 PC de leur consommation d'eau servent à l'agriculture, selon le rapport intitulé «Obtenir le meilleur parti des ressources rares : une meilleure gouvernance pour une meilleure gestion de l'eau au Moyen-Orient et en Afrique du Nord», le premier rapport sur le sujet depuis dix ans. Les dirigeants des pays sont de plus en plus enclins à s'attaquer aux problèmes de l'eau à mesure que s'imposent à eux, dans leur réalité crue, les coûts inhérents à la pollution et au manque d'eau, a indiqué Mme Julia Bucknall, spécialiste principale de la gestion des ressources naturelles et co-auteur du rapport. Des pays comme l'Algérie, l'Egypte et le Maroc consacrent ainsi 20 à 30% de leur budget à l'eau. Quant aux problèmes d'environnement liés à l'eau, ils représentent un coût de l'ordre de 0,5 à 2,5% du PIB annuel dans beaucoup de pays, estime le rapport. Les pays de la région MENA consomment près de 80% de l'eau dont ils disposent, ce qui contraste fortement avec des régions comme l'Amérique latine, les Caraïbes ou l'Afrique subsaharienne où les pays ne consomment qu'environ 2% du volume disponible. Une consommation déjà si élevée ne laisse guère de marge aux pays de la région pour absorber l'accroissement de leur population ou les effets du changement climatique, qui pourraient contribuer à réduire le volume d'eau disponible par habitant de moitié d'ici 2050.