Andrea Vogel, un spécialiste de sport extrême d'origine suisse, s'est vu récemment refuser, par les autorités algériennes, l'autorisation de franchir la frontière maroco-algérienne, au niveau de Hassi Khebi, entre Tindouf et Bechar, après cinq jours d'attente. Il comptait rejoindre le Maroc dans le cadre de son périple/challenge commencé le 3 février à Tombouctou et ambitionnant de faire l'ancienne route des caravanes pour retrouver Marrakech en tant que dernière étape de ce voyage extraordinaire. "J'ai pu obtenir un laisser passer m'autorisant d'accéder à la zone militaire qui commence à 200 km de la frontière, après que j'ai déposé mon passeport, mais pour franchir la frontière, on m'a expliqué que ce n'était pas possible, le ministère de l'Intérieur ayant refusé ma demande", explique le sportif suisse, dans une déclaration dimanche à la MAP, en marge de la cérémonie de remise des prix du Marathon des sables. "J'aurai été certainement l'un des premiers à avoir franchi la frontière maroco-algérienne si l'Algérie avait répondu positivement à la demande de Rabat concernant la réouverture des frontières qui coïncidait avec mon arrivée à Hassi Khebi", dit-il. Le sportif a été ainsi contraint par les autorités algériennes à se rendre à ville d'Oran via laquelle il allait rejoindre Casablanca par avion et de là, il devait aller au sud-est marocain en direction de Mhamid El Ghizlane, vers le plus proche point de l'endroit où on a interrompu son voyage. Du désert de Chegaga, à une quarantaine de kilomètres de Mhamid El Ghizlane, et plus particulièrement d'Oum Lâalg, Andrea Vogel a repris son périple vers Marrakech qu'il rejoindra probablement vendredi 11 avril, mais avant, il doit affronter le plus haut sommet du Maroc: le Toubkal. "Une fois au Maroc, les craintes de toutes sortes sont totalement dissipées et je commençais à faire même du vélo à partir de Mhamid El Ghizlane", a renchéri celui qui a passé douze jours seul dans l'un des grands désert du monde. Le dernier Européen à avoir réalisé cet exploit est le chercheur et aventurier français, René Cailler qui a voyagé jusqu'à Tombouctou. "Bien évidemment, à cette époque, il n'existait pas de problèmes politiques de ce genre", a commenté le consul suisse à Rabat, Gabriel Torrent venu rendre visite à son concitoyen. En guise de comparaison entre les deux périodes, Andrea Vogel souligne qu'il existe une grande différence entre les deux voyages, car à l'époque il y avait une cinquantaine de points d'eau, réduits depuis à une dizaine, le réchauffement climatique de la planète en est pour quelque chose, a-t-il conclu.