Pour Hassan Abouayoub, ambassadeur itinérant du Maroc, la réussite de l'initiative d'une Union pour la Méditerranée dépendra de sa capacité à mettre en place un vrai dialogue et de véritables partenariats sur la base de la parité et du respect mutuel. Cette Union Méditerranéenne, projet cher au président français Nicolas Sarkozy, "peut apporter la réponse aux erreurs qui ont été commises dans le processus de Barcelone", a également souligné H. Abouayoub lors d'un débat organisé mardi par l'Institut français des relations internationales (IFRI) sur l'"Union Méditerranéenne et le Maghreb". Pour H. Abouayoub, le processus de Barcelone "n'a pas assez tenu compte de la crise au Moyen-Orient ni de l'état des relations bilatérales sud-sud, encore moins des problèmes de l'Europe elle-même dans son processus de construction". H. Abouayoub pour qui "tout n'est pas simple, tout n'est pas monolithique", a souligné que "l'Europe a plusieurs voix en matière de politiques étrangères" et a "différentes évaluations à l'endroit du sud". "Tout le monde n'a pas la fibre méditerranéenne comme en Méditerranée tout le monde n'a pas la fibre Europe orientale", a-t-il poursuivi, soulignant que "ce projet d'Union pour la Méditerranée est là pour casser cette frontière afin de se rassembler autour d'objectifs et de projets communs". Pour Alain Le Roy, ambassadeur chargé du projet de l'Union de la Méditerranée, l'idée est, en effet, de "rapprocher l'ensemble des pays qui bordent la Méditerranée". "Il y a un écart socio-économique qui sépare les pays du sud et du nord de la Méditerranée. C'est de l'intérêt de tous ces pays de se rapprocher et notre ambition est de le faire à travers des projets économiques concrets et des coopérations renforcées", a-t-il fait remarquer, estimant que "se retrouver autour de projets fédérateurs et porteurs pourraient aider à réduire les antagonismes".