Le MAS a épaté, le MAS a convaincu, le MAS a gagné et a raflé deux titres en l'espace de deux semaines : la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF) et la Coupe du Trône. Après avoir pris les rênes du club fassi, Rachid Taoussi s'était passé le mot : la victoire et rien que la victoire. 18 mois après, c'est le sacre. Le 4 décembre 2011, le Moghreb de Fès entre dans l'histoire du football international en arrachant une victoire méritée contre le Club Africain de Tunis lors de la finale de la coupe de la Confédération africaine de football. Deux semaines après le sacre continental, le MAS de Taoussi réitère le coup et rafle la Coupe du Trône aux dépens du CODM de Meknès. Un titre qui vient, 45 ans après la défaite en finale contre la même équipe et 23 ans après le dernier sacre du MAS en Coupe du Trône. Avec cette consécration, le MAS prend sa revanche sur cette compétition qui lui a souvent tourné le dos : sur dix finales disputées, le représentant de la capitale spirituelle n'a remporté que deux, en 1980 et 1988, alors qu'il a raté les autres (1966, 1971, 1974, 1993, 2001, 2002, 2008 et 2010). Coup de gueule Joueuse, audacieuse et collective, l'équipe du MAS recueille aujourd'hui les dividendes du travail bien fait. Les joueurs ont démontré toute l'étendue de leur talent en finale de la Coupe de la CAF et de la Coupe du Trône et ont cueilli les fruits de leurs efforts. «Nous avons travaillé dur pour arriver en haut du podium. Les joueurs ont parfaitement accompli leur mission», se réjouit Taoussi qui a su, le temps de quelques mois, mettre le club fassi sur de bons rails. Et puisqu'une bonne nouvelle ne vient jamais seule, ces bons résultats ont permis à l'entraîneur national d'être nominé pour le prix du meilleur entraîneur africain 2011, selon la liste des nominés dévoilée par la CAF. En remportant la Coupe de la CAF, Taoussi gagne son second titre africain en tant qu'entraîneur après celui conquis en 1997 avec l'équipe nationale marocaine juniors. C'était à Fès et Meknès à l'occasion de la CAN juniors. La capitale spirituelle porte donc bonheur au technicien marocain qui a vécu des moments difficiles quelques heures seulement avant la manche retour pour composer son onze de départ. Privé des services du stoppeur Zekroumi, Rachid Taoussi a également dû composer avec l'absence de l'international olympique Bamaâmar car le Néerlandais Pim Verbeek a refusé de libérer le joueur pour cette finale. Pareille attitude a eu le don d'ulcérer Rachid Taoussi qui a violemment pris à partie Pim Verbeek sur les ondes de la radio nationale : «Verbeek est un égoïste. En plus, c'est un dictateur. C'est un entraîneur amateur ! Comment peut-on priver un jeune joueur comme Bamaâmar d'une rencontre historique comme cette finale face au Club Africain. Verbeek ne pense qu'à lui et n'à que faire de l'intérêt national», a-t-il notamment martelé. Avec le sacre du MAS en Coupe de la CAF, la cote de Rachid Taoussi est au zénith. Certains observateurs citent même le nom de Taoussi comme possible successeur de Pim Verbeek à la tête de l'équipe nationale olympique marocaine. Clés du succès Aujourd'hui, le mérite revient à toutes les composantes du club, des joueurs qui ne touchaient pas leurs salaires à temps et qui se sont sacrifiés corps et âme, des joueurs constituant un effectif doué et riche en individualités, solidaire, homogène et soudé autour d'un comité dévoué et décidé à remporter le défi en dépit des circonstances financières pénibles que traverse le club, un des plus anciens du Maroc. Il suffit de rappeler le bon vieux temps du MAS de l'entraineur français, feu Knayer et son homologue marocain feu Bouchaïb Ghalmi, dans les années 1970 et 1980 avec une ossature menée par le gardien Hamid Hazzaz, Moulay Driss, Tazi, Zahraoui, El Guezzar, Boutayeb, Slimani, Atik, Bounou, Khourrag… et la liste est longue jusqu'à El Achhabi qui seconde actuellement l'entraîneur Rachid Taoussi. Ces joueurs et d'autres ont souvent animé les débats bien qu'ils n'aient pas pu remporter assez de titres, le MAS restant sur deux titres en championnat national et deux autres en Coupe du Trône. Avec ce trophée africain, la génération d'aujourd'hui, menée par Hamza Bourezzouk, Chemseddine Chtaibi, Ayyati, Skitioui, Bamaamar… est impériale ! Un titre de nature à rendre confiance, non seulement au MAS mais aussi au football marocain qui a toujours sa place parmi le gotha africain.