Tarik Hilali, 18 ans est une grande ambition. Ce jeune au look de Mark Zuckerberg (co-fondateur de Facebook) a pour modèle Bill Gates, le co-fondateur de la start-up Microsoft. Fans de Bill Tarik a un rêve et déclare vouloir «créer le premier fournisseur au Maroc du cloub computing-déporter sur des serveurs distants des traitements informatiques traditionnellement localisés sur le poste Client de l'utilisateur]», lance-t-il avec assurance. Ce jeune crack de l'informatique fait partie des Microsoft students partners (MSP) marocains, «un rassemblement d'étudiants qui ont un intérêt poussé pour les nouvelles technologies, et qui n'hésitent pas à partager leur connaissances avec les autres étudiants, notamment sur les technologies Microsoft», peut-on lire sur la page web dédiée à ce programme. Mais selon Tarik. Zouheir El Mach, 21 ans également membre des MSP au Maroc, le «MSP est surtout le lien entre le monde éducatif et l'entreprise». Il ajoute d'ailleurs : «nous sommes des ambassadeurs de l'entreprise au Maroc et nous profitons des moyens mis à notre disposition pour améliorer nos connaissances». Clubs de geeks Les MSP existent depuis 2003 et comptent 3000 membres. Au Maroc, ce programme parraine douze membres. En Algérie et en Tunisie, ils sont trente et en Egypte, ils sont cinquante à faire partis du MSP. À l'exception de Tarik, qui en 1re année de licence en sciences mathématiques et applications à la Faculté de sciences de l'Université Hassan II de Casablanca, le reste des MSP sélectionnés sont issus d'établissements supérieurs privés. «Les écoles privées encouragent la créativité et l'innovation chez leurs étudiants. En plus de la bureaucratie, toute initiative est perçue sous le prisme sécuritaire à la Fac. C'est triste de dire cela mais c'est la dure réalité», confie un des MSP qui a requis l'anonymat. D'ailleurs Tarik compte rejoindre un établissement supérieur privé l'an prochain «pour s'épanouir», confie-t-il. Les cracks marocains de l'informatique, on les trouve aussi dans Lab Linux, un laboratoire marocain collaboratif des technologies de l'information (IT). «Je connais une vingtaine de marocains qui sont actifs dans les différents programmes de Linux sur la toile», affirme Mohammed Amine El Mansouri, 19 ans et adepte de l'environnement du «logiciel libre» depuis 7 ans. «Certes, nous ne disposons pas des mêmes moyens que les MSP, mais les membres du Lab Linux au Maroc réussissent à tenir quelques activités par an», précise-t-il. Mohammed Amine travaille d'arrache pied pour accueillir au Maroc, le 28 avril 2011, son idole, l'américain Richard Stallman, maitre à penser du «logiciel libre» et à qui on doit l'expression du «copyleft» en opposition au «copyright». «On s'attend à recevoir 350 personnes, et toute la communauté des nouvelles technologies au Maroc veut assister à cette conférence», annonce Mohammed Amine. Les passionnés des NTIC n'ont pas toujours fait de formation dans des écoles spécialisés. Certains ont pu s'auto-former et même inventer des applications made in Morroco. Coût de génie Ahmed Bouchfaa, 23 ans et inventeur autodidacte. Ce technophile est le créateur de Souwelni, une application gratuite pour smartphone pour géolocaliser hôtels, restaurants, et autres services dans huit villes au Maroc. Issu d'une formation en management et gestion, Ahmed maitrise pourtant la programmation informatique sur les bouts des doigts. Il est guidé par sa passion pour les nouvelles technologies, «tout petit je passais des heures devant l'écran puis, poussé par la curiosité, j'ai commencé à créer des petits programmes en Basic et en Visual Basic», nous confie-t-il. L'idée de Souwelni démarre par un constat : «nos téléphones sont presque aussi puissants que les PC. Mais un smartphone sans application est creux, il n'apporte aucune valeur ajoutée et ne remplie pas pleinement sa tâche, à savoir simplifier la vie de son utilisateur. Avant, il n'existait pas d'application spécifique pour le Maroc et, du coup, avoir un smartphone ne servait presque à rien». Désormais, grâce à cette application, 1300 lieux sont localisables par téléphone. Le coût de cette invention : 340 DH ! soit le prix de l'hébergement de la page Internet, d'où il est possible de télécharger l'application. Prochaine étape : «savoir si cette application répond réellement aux besoins des Marocains et, le cas échéant, transformer l'essai en une entreprise viable», espère Ahmed.