Pour financer la moitié des traitements des 2.8 millions personnes atteintes du SIDA, le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme a besoin pour les trois prochaines années d'un financement de 13 à 20 millions de dollars (M$). Les donateurs (principalement les pays riches) ont finalement pris un engagement financier à hauteur de 11,7 M$. Face à ce manque de fonds, les premiers à subir les coupes sont les pays à revenu intermédiaire et ceux où la maladie est à faible prévalence comme le Maroc. «Une réduction de l'enveloppe allouée au Maroc risque de mettre en péril nos avancées», prévient My Ahmed Douraidi, coordinateur national des sections de l'Association de lutte contre Sida (ALCS). Ces réductions sont justifiées par la crise économique internationale qui frappe les pays du Nord. «Un prétexte», selon l'ALCS. «Il faut que les pays donateurs assument leur responsabilité. Les pays du Golfe sont aussi responsables car ils ne contribuent pas», accuse A. Douraidi. Les mobilisations continuent pour que le Maroc bénéficie durant les années à venir des subventions du Fonds. Mamans séropositives, bébés séronégatifs L'année 2010 est celle de la féminisation du Sida par excellence. 43% des nouvelles infections par le Sida en 2010 sont de sexe féminin. Pour Nadia Bezad, présidente déléguée de l'Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS-Maroc), «la féminisation est une tendance mondiale, le Maroc n'y échappe pas». La maladie touche 62% des femmes entre 15 et 24 ans et 55% entre 25 et 34 ans. La publication du rapport «Mères et enfants, parents pauvres de la prévention» par l'ALCS en février 2010 soulage les couples séropositifs désirant avoir des enfants. «Grâce à la trithérapie, la majorité des femmes séropositives suivies médicalement donne aujourd'hui naissance à des enfants séronégatifs», assure Othman Mellouk, président de l'ALCS-Marrakech. Cambriolage à l'ASSida L'année 2010 a été marquée aussi par un fait divers inquiétant. Une association soussie s'est fait un coup de pub bien particulier. Octobre 2010, l'Association Sud de lutte contre le sida (ASSida) s'est vu dérober cinq ordinateurs. Aux yeux des brigands, ce matériel ne valait que quelques milliers de dirhams, mais pour les responsables de l'association ce sont tous les secrets des patients qui se retrouvent susceptibles d'être violés. Un vol qui a mobilisé les services de police pour la récupération du matériel informatique. Ce matériel récupéré, les responsables de l'ASSida ont pu enfin souffler. Sidaction 2010 L'année se termine en beauté. La 3e édition de Sidaction est prévue du 6 au 17 décembre 2010. Le Sida, ses drames et ses histoires seront sous les feux des projecteurs durant la soirée du 17 décembre sur 2M. Objectif : récolter le maximum de fonds. Les thèmes choisis : inciter au test de dépistage et lutter contre la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH. Du côté de l'OPALS-Maroc, le constat est le même, «nous n'arrivons toujours pas à convaincre les gens de se faire dépister. Ils ont peur, ils craignent la discrimination. Il faudra assainir cette situation pour arriver au changement», demande N. Bezad.