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Nador gâtée par le Souverain
Publié dans L'observateur du Maroc le 18 - 06 - 2010

La capitale du Rif fait l'objet d'une attention particulière de S.M le Roi. Des projets structurants de la plus haute importance ont été lancés. Le visage de Nador sera changé dans quelques années.
La ville regorge de ressources. Ce port méditerranéen est la deuxième place financière après Casablanca. Le nouveau climat pour les investissements en fera, à n'en pas douter, un pôle économique de premier ordre. La région de l'Oriental, dans son ensemble, vit à l'heure du décollage économique.
 
Nador se transforme
M. z
Lors de sa récente visite dans la région de Nador, le souverain a multiplié les inaugurations et le lancement de projets socio-économiques. Le dénominateur commun de l'ensemble des projets inaugurés ou lancés est qu'ils versent tous dans le sens du développement durable qui devient de mieux en mieux réparti à travers le Royaume. En attestent les multiples projets lancés en dehors des grandes zones économiques et urbanistiques. C'était dernièrement le cas à Oujda et dans sa région. C'est encore le cas plus récemment à Nador et sa région. Les projets lancés ont tous pour socle le partenariat entre différentes entités publiques pour garantir la cohérence dans la réalisation, ou le partenariat public-privé qui devient désormais la règle dans les grands chantiers du Maroc. En outre, ces mêmes projets bénéficient d'un montage financier qui en assure le bon achèvement dans les délais fixés. Pour rappel, le roi Mohammed VI avait présidé, à partir de 2007, les cérémonies de signature de conventions relatives aux programmes de mise à niveau urbaine des communes et centres de la province de Nador, dotés d'une enveloppe budgétaire de près de 1,775 milliard de DH. D'importants investissements ont été alors consacrés à la réalisation des programmes relatifs à la ville de Nador (510 millions de DH), Bni Nsar (235 MDH), Ras El Ma (155 MDH), Selouane (105 MDH), Zeghanghane (90 MDH), Arekmane (90 MDH), Al Aroui (150 MDH), Zaio (120 MDH) et Ferkhana (320 MDH).
Dans la continuité des engagements pris, trois conventions de partenariat viennent d'être signées par les premiers responsables pour la mise à niveau urbaine de la province de Nador. Il s'agit de projets qui nécessitent un budget de 600 millions de DH. Objectif : lutter contre les dysfonctionnements spatiaux, améliorer le cadre bâti et favoriser l'accès de la population aux structures d'animation et de distraction. Devront en bénéficier pas moins de 360.000 habitants répartis sur les communes de Nador, Bni Nsar, Al Aroui, Selouane, Ras El Ma, Zeghanghane, Zaio, Arekmane, Bni Bouifrour et Ihaddaden.
Approche globale
La première convention signée devant le souverain mobilise un budget de 370 MDH. Elle a pour objet la protection de la ville de Bni Nsar contre les risques d'inondations (85 MDH), l'aménagement de routes reliant les douars et la réhabilitation du réseau de voirie (95 MDH), la restructuration des quartiers attenants à la lagune de Marchica et de la route Bni Nsar - Zeghanghane (120 MDH). Elle prévoit également le parachèvement de l'aménagement de l'axe 3 mars - route de Zeghanghane (20 MDH), la restructuration des quartiers périurbains des communes de Bni Bouifrour et Ihadaden (30 MDH) et l'aménagement des places et espaces de distraction (20 MDH).
La deuxième convention concerne la réalisation d'espaces d'animation sportive et éducative (180 M DH). Ce qui se traduira par la création au niveau de 10 communes de la province de Nador, dont trois rurales, de sept salles couvertes omnisports (65 MDH), de six piscines (55 MDH), de six complexes socio-éducatifs (30 MDH), et de 10 espaces de sport et d'animation (30 MDH).
La troisième convention (50 MDH) vise l'aménagement d'espaces verts, de détente et d'éducation environnementale. Elle prévoit l'aménagement de la pépinière du Haut commissariat aux Eaux et Forêts à Zeghanghane et son intégration dans le paysage urbain (12 MDH), l'aménagement de l'espace forestier de Zaio (8 MDH) et des espaces verts de Bni Nsar, Al Aroui, Selouane, Ras El Ma, Arekmane et Ihaddadène (24 MDH) et la réalisation d'opérations de reboisement dans les zones ciblées (6 MDH).
La source de la vie
A la commune rurale de Beni Sidel Jbel (province de Nador), le souverain a inauguré et lancé plusieurs projets d'alimentation en eau potable des provinces de Nador et de Driouch, d'un coût global de 147 millions de DH. Il s'agit de deux projets d'alimentation en eau potable de la province de Nador d'un montant de 107 millions de DH devant bénéficier à quelque 144.000 personnes. Destiné au milieu urbain, le premier projet concerne le renforcement de la production pour un débit additionnel de 150 litres/s (13.000m3/j) à partir de la station de traitement de Nador. Ce projet, d'un investissement de 27 millions de DH, profitera à 115.000 habitants répartis sur la municipalité de Zeghanghane et les centres de Ihddaden et Jaadar. Le second projet, d'un coût s'élevant à 80 millions de DH, bénéfice à 29.000 habitants des communes rurales de Beni Sidel Jbel, Beni Sidel Louta et Iaazzanene. Il s'inscrit dans le cadre du plan d'action de l'Office national de l'eau potable visant la généralisation de la desserte en eau potable dans cette province, en portant à 99% le taux d'accès à l'eau potable en milieu rural à l'horizon 2012. SM le Roi a procédé également au lancement du projet d'alimentation en eau potable de la commune rurale d'Aïn Zohra relevant de la province de Driouch. Ayant coûté 40 millions DH, ce projet devra bénéficier à 13.000 habitants répartis sur 20 douars. Il consiste en la pose de 100 km de conduite de différents diamètres et la réalisation de 4 réservoirs d'une capacité globale de 640 m3 et de deux stations de pompage d'un débit de 13 l/s. Les travaux de ce projet seront achevés en juillet 2011.
Lors de sa visite, le souverain s'est rendu à la commune rurale Bouareg (province de Nador) où il a procédé à l'inauguration et au suivi de l'état d'avancement de projets d'assainissement liquide du Grand Nador, d'un coût global de 841 millions de dirhams.
Projets sociaux
Lundi 7 juin 2010, dans la commune de Selouane (province de Nador), le roi Mohammed VI a inauguré la Maison de l'étudiante, réalisée par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité avec un investissement global de 21 millions de dirhams (MDH).  Cette nouvelle structure a été réalisée en partenariat avec le Groupe Al Omrane, sur un terrain de 6.136 m2. Elle offrira une capacité d'accueil de 184 lits répartis sur quatre niveaux qui occupent 4.352 m2 de surface couverte. Auparavant, le roi Mohammed VI a procédé dans la commune urbaine de Zeghanghane (province de Nador), à la pose de la première pierre pour la construction d'un centre socio-éducatif polyvalent s'étendant sur une superficie de 1.390 m2, avec un investissement de 6,5 millions de dirhams. L'un des tout récents projets inaugurés par le souverain est l'espace récréatif et sportif de proximité du quartier Baraka à Nador. Projet réalisé également dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), avec un investissement de 7 millions de DH. A noter que les projets INDH concrétisés dans la province de Nador ont mobilisé un investissement total de plus de 300 MDH durant la période 2005-2010 au bénéfice d'une population de 318.000 personnes.
 
 
La grande course vers le développement
F-Z.J
Sous l'impulsion du Roi Mohammed VI qui a effectué en 10 ans de règne 18 visites à la région, l'Oriental vit au rythme d'une grande course contre la montre pour pouvoir rattraper le temps perdu et  devenir un pôle attractif pour les investissements tant intérieurs qu'extérieurs. Mohammed Mbarki, Directeur général de l'Agence pour la promotion et le développement économique et social des Provinces de la région de l'Oriental, affirme que l'Oriental a fait l'objet ces dernières années d'une sollicitude royale qui a permis d'en changer la réalité. «Il s'agit d'une initiative qui avait pour but essentiel d'ouvrir l'Oriental sur l'Europe et la Méditerranée et d'améliorer l'infrastructure économique et financière de la région, mais aussi le cadre de vie à travers la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, et le développement des pôles de compétence et de compétitivité». Ainsi et afin d'améliorer l'attractivité et la compétitivité régionales, plusieurs projets ont été mis en place dans le cadre du désenclavement des territoires. Dans le domaine industriel, l'un des projets les plus impressionnants est la réalisation d'une technopole permettant la création de structures d'accueil des investissements industriels à l'instar du projet Tanger-Med. De ce fait, le projet de la Technopole d'Oujda s'inscrit parfaitement dans cette vision clairvoyante permettant au Royaume, et à la région de l'Oriental en particulier, de se positionner dans de nouveaux secteurs porteurs et à fort potentiel de développement. En effet, ce projet s'articule autour de cinq grands axes. Il s'agit de la CleanTech (développement durable, notamment des filières solaire, éolienne et de l'efficacité énergétique), des PME-PMI (offre industrielle pour répondre à la demande locale et régionale), du Retail Park (plate-forme commerciale à vocation régionale), du pôle tertiaire (offshoring et métiers du tourisme) et du Campus du savoir (formation dans les domaines liés aux projets phares de la région). Pour ce qui est de la CleanTech, elle offrira une infrastructure adaptée aux industriels du développement durable, notamment les fabricants d'équipements solaires (panneaux photovoltaïques, trackers, miroirs), éoliens (pales, pylônes) et d'efficacité énergétique (lampes basse consommation et chauffe-eau solaire). L'objectif affiché est de développer une offre Maroc pour les activités liées au solaire, à l'éolien et à l'efficacité énergétique. Quant à la zone PME/PMI, elle aura pour vocation d'offrir aux entreprises de la région, qu'elles soient anciennes ou nouvelles, des infrastructures d'accueil de qualité et à des prix attractifs. La zone d'activité  tertiaire, pour sa part, est destinée à accueillir les prestataires de services supports aux filières ciblées pour la région, à savoir l'industrie, le tourisme et le commerce. Concernant le Retail Park, il accueillera toutes sortes d'activités commerciales et aura pour vocation de devenir une véritable plate-forme régionale de shopping. Le Campus du savoir est destiné, quant à lui, à accueillir les opérateurs de la formation, publics et privés, avec des infrastructures mutualisées ainsi que les activités de recherches et de développement.  Mbarki a précisé que «la nouvelle zone va favoriser un positionnement fort de la région au niveau national et international». Ce n'est pas tout. Oujda est la deuxième région agricole après le Souss, mais la zone est en deçà de son potentiel. D'après Farid Chourak, directeur du CRI de l'Oriental, l'agriculture est l'un des points forts de la région. Elle compte 90.000 hectares irrigués à Berkane. «Une approche de valorisation de l'agriculture par 4 filières est adoptée. La première concerne les ovins : 2 millions de têtes avec une viande rouge connue pour ses vertus thérapeutiques. Nous allons vers sa labellisation pour retenir toute la valeur ajoutée au niveau de la région au lieu de la laisser aux intermédiaires», explique Chourak. «La deuxième filière, c'est celle des olives. Nous exportons 25.000 tonnes, ce qui n'est pas suffisant comparé à la production espagnole, par exemple» ajoute-t-il précisant que l'objectif vise 100.000 tonnes par an. En troisième lieu, il y a les agrumes et la région est célèbre pour la clémentine de Berkane. La production sera portée à 75.000 tonnes destinées à l'export par an, grâce notamment aux terres de la Sodea-Sogeta qui viennent d'être cédées au privé. La quatrième filière est celle des plantes médicinales et aromatiques qui sont à très forte valeur ajoutée et dont la commercialisation sera plus agressive. Avec ce plan de mise à niveau par filière, l'agriculture va connaître un essor sans précédent. La région de l'Oriental dispose aussi d'un nombre important de sites de pêche qui ont été valorisés par la réalisation du port de Béni Ensar, ce qui a permis le développement de la pêche côtière, la pêche artisanale ainsi que l'aquaculture. Et les actions continuent au quotidien.
«L'Oriental est en train de se placer parmi les régions leaders dans divers domaines»
Mohamed Mbarki, Directeur Général de l'Agence pour la promotion et le développement économique et social des Provinces de la région de l'Oriental.
Entretien réalisé par Fatima-zohra jdily
L'Observateur du Maroc:  Visiblement, la région de l'Oriental vit des moments de rupture avec le passé. Est-ce aussi votre avis ?
Mohamed Mbarki. C'est une rupture et en fait une renaissance. Il s'agit d'une refondation de la région de l'Oriental. Avant le discours royal, la région était en situation de décrochage économique. Aujourd'hui, la région a rectifié ces mauvaises performances et elle est en train de se placer parmi les régions leaders dans un certain nombre de domaines. L'Oriental est parmi les régions qui se développent le plus. Donc la joie des citoyens de l'Oriental se manifeste à travers des conditions de vie au quotidien. Je vous donne un seul exemple : Oujda et l'Oriental de façon générale étaient connus pour être des régions à économie frontalière, informelle, de contrebande, etc. Eh bien, aujourd'hui, la grande distribution est bien installée dans la région.
Quelle est la place de Nador dans tout ce mouvement ?
La ville de Nador est une locomotive à sa façon, mais toutes les villes se développent à leur rythme en fonction de leur potentiel, depuis Figuig jusqu'à Nador. Sa Majesté était encore à Figuig à la fin de l'année dernière. Il a donné le coup d'envoi à de nombreux projets. Effectivement, à Nador, il y a de très grands projets qui ont déjà été annoncés : le projet de la Marchica dont les travaux ont été lancés l'année dernière sur le premier site qui s'appelle Attalayoune et qui avancent très bien, et probablement qu'il y aura d'autres activités concernant la Marchica. Il y a aussi le projet qui a soulevé un intérêt immense auprès des investisseurs marocains et étrangers. Il s'agit du  projet du port de Nador Ouest Med qui fera parler de lui prochainement. Il y a tous les projets qui concernent la station thermo-solaire par exemple. Pour rester à Nador, vous avez la station d'épuration qui est la plus grande de son genre dans le Sud de la Méditerranée, de Tanger à l'Alexandrie. C'est l'une des plus grandes stations qui fait que pas une goutte d'eau usée ne sera rejetée dans la Méditerranée à partir de Nador ou d'El Hoceima prochainement. A côté de ces grands projets structurants, vous avez le projet de la station thermo-solaire de Aïn Beni Mathar, qui est la première station du genre en Afrique et dans le Moyen Orient. Bref, il s'agit d'un ensemble de grands projets qui feront de Nador un moteur de développement de la région.  
Les villes de l'Oriental pourront-elles concurrencer celles du Sud européen ?
Cette perspective que nous sommes en train de vivre concrètement aujourd'hui est le résultat de la vision royale. Il y a non seulement une volonté politique mais une volonté extrêmement rigoureuse de suivre ces projets, de les voir aboutir dans les délais conformément aux prévisions, les uns après les autres. Donc là il y a une volonté politique indéniable, extrêmement forte de Sa Majesté le Roi que Dieu l'assiste. Et évidemment dans ce cadre-là nous sommes tout à fait prêts à prendre notre part des marchés de l'espace euro-méditerranéen, qui concerne l'Espagne, la France et l'Italie. Nous avons des avantages comparatifs que nous voulons transformer en avantages compétitifs. Nous avons la possibilité de gagner des parts de marchés dans les secteurs dans lesquels nous sommes les mieux placés, et croyez-moi, nous allons travailler pour essayer de dynamiser notre croissance économique, de mobiliser la jeunesse et la diaspora dans ces pays puisque la région de l'Oriental est l'une des premières régions d'origine de la diaspora marocaine à l'étranger.
Pièce maîtresse du dispositif de développement
Le Centre d'investissement de Nador joue un rôle moteur dans le développement économique de la région de Nador.
Karim Rachad
Le Centre d'investissement de Nador a délivré 240 certificats négatifs et a accompagné la création de plus de 249 entreprises sur la période allant de janvier 2003 à décembre 2009. En termes d'investissement, le guichet d'aide aux investisseurs a instruit au cours de cette même période plus de 22,74 milliards de DH d'investissements qui permettront à terme de générer près de 28.000 emplois directs. Les investisseurs marocains arrivent en tête avec 14,96 milliards de DH investis, suivis des Espagnols (6,70 milliards DH), des Italiens et des Français.
Le Centre a par ailleurs participé à plusieurs projets structurants de la stratégie de développement de la province. Il s'agit du projet de développement touristique de la Marchica et des projets publics d'habitat ainsi que le parc industriel de Selouane. Mobilisant des investissements de 46 milliards de DH devant être réalisés sur plusieurs tranches, le programme d'aménagement du site touristique de la Marchica s'articule autour de sept sites touristiques au lieu d'un seul, vision écologiquement efficiente pour le devenir de la province. La première phase de ce programme prévoit la réalisation de la cité d'Attalayoun et de la Cité des Deux Mers, ainsi que la réalisation d'une passe et l'aménagement de la passe actuelle en port de plaisance. Les projets publics d'habitat portent, quant à eux, sur la première tranche du pôle urbain d'Al Aroui (240 millions de DH), et les 4e, 5e et 6e tranches du projet de la zone nouvelle d'urbanisation de Selouane (220 millions DH). Le parc industriel de Selouane, dont la première tranche de la phase I se trouve achevée, nécessite une enveloppe budgétaire de près de 278 millions de DH. Etalé sur une surface globale de 142 ha, ce projet consiste en la réalisation d'une zone à traitement différencié, d'une zone commerciale, d'une zone industrielle PME-PMI, et d'une autre de services, ainsi que d'une pépinière d'entreprises, d'un pôle de recherche-développement et d'espaces verts. De même, plus de 70 projets sont en cours d'instruction et 253,78 millions de DH d'investissements sont projetés. Pièce importante du dispositif étatique de développement de la sous-région, le Centre dispose désormais d'un nouveau siège plus fonctionnel. Il comprend quatre bureaux d'aide aux investisseurs, deux guichets d'information et d'orientation, une salle de réunion, un espace d'accueil, un salon VIP et d'autres dépendances administratives et sanitaires. Il mise sur la proximité et ambitionne de répondre au mieux aux besoins des investisseurs, de renforcer la capacité d'écoute et d'accompagner les PME-PMI.
 
La vitrine de Nador
Karim Rachad
Pendant longtemps, le nom de Marchica est resté lié au trafic de drogue qui sévissait entre le Maroc et l'Espagne à bord de zodiacs fantômes. C'est désormais de l'histoire ancienne. Marchica Med donne une nouvelle vie à cette lagune de 25 km sur 7 sise sur la façade maritime de la ville de Nador. Elle sera l'une des plus belles stations touristiques et résidentielles du Royaume. La société de développement de la lagune de Marchica a été créée à cet effet. Elle pilote un vaste programme d'aménagement et d'équipement urbain dans la région. Pas moins de sept cités de haute qualité environnementale s'étendant sur une surface d'environ 2000 ha sont prévues dans le cadre du programme de Marchica Med. Lequel prend en considération des préoccupations d'ordre économique, touristique, urbanistique et architectural, culturel, écologique et environnemental. Il comporte, en plus de l'aménagement de la lagune, des zones d'hôtellerie et des espaces résidentiels, des ports de pêche et de plaisance et des zones dédiées à des activités de loisir et de sport. Les responsables de la région de Nador sont unanimes. Selon eux, ce programme constitue un levier important pour le développement de la région de l'Oriental en général et du Grand Nador en particulier.
Marchica Med a pour objet, notamment la réalisation de l'ensemble des études ou plans généraux qui se rapportent à l'aménagement des sept cités du projet, l'épuration foncière du site, la mise en œuvre de l'ensemble des travaux d'aménagement, ainsi que la mise en place des mesures nécessaires à la promotion, l'exploitation et la commercialisation desdites cités.
Démarche verte
La société Marchica Med adopte une approche à la fois écologiquement responsable et porteuse de développement durable. Dans la conduite de son programme, elle veut assurer une bonne gestion de l'eau, un urbanisme de qualité qui s'insère harmonieusement dans son environnement ainsi qu'une politique d'efficacité énergétique et d'utilisation des énergies propres.
Pour rappel, la lagune de Nador est un vaste plan d'eau de 115 Km2 qui recèle une multitude d'espèces animales et végétales. Jusqu'à présent, cet écosystème subissait un stress anthropique lié à l'expansion démographique, aux rejets urbains, industriels et agricoles et aux différentes activités économiques aux abords de la lagune. Pour remédier à cette situation, Marchica Med a d'ores et déjà commencé une opération importante de dépollution et de nettoyage des berges et du plan d'eau de la lagune et participe activement au projet de la fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement qui vise à appuyer la mise en œuvre d'un plan global de dépollution et de protection de la lagune de Nador. Les spécialistes affirment que Marchica ne souffre que de pollution de déchets ménagers, ce qui ne représente pas un problème majeur car cette pollution sera résorbée complètement à la fin de l'année 2012, date à laquelle la nouvelle embouchure sera réalisée, la station d'épuration du Grand Nador sera achevée et les travaux de dépollution de la lagune terminés.  
La société Marchica Med compte aussi, pour les besoins d'arrosage des espaces verts, mettre en place un système de collecte d'eaux pluviales et utiliser les eaux traitées des nouvelles stations d'épuration de Nador et Bni Ansar.   
La démarche urbanistique a été pensée dans le même esprit. La société Marchica Med fait sienne l'Approche environnementale sur l'urbanisme (AEU), qui permet d'intégrer les préoccupations énergétiques et environnementales, et les enjeux du développement durable en amont des projets d'aménagement et d'urbanisme et de concourir ainsi à l'amélioration de la qualité environnementale desdits projets.
Ainsi, les cités de la Marchica devront s'insérer, avec harmonie, dans leur contexte environnemental en respectant au mieux la situation géographique, la topographie des terrains et le patrimoine écologique des sites choisis préalablement avec soin. Par ailleurs, les cités projetées sont caractérisées, par rapport à des projets urbains et touristiques similaires, par un faible coefficient d'occupation du sol, de grands espaces verts créés et d'importantes zones boisées préservées.
Efficacité énergétique
Afin d'anticiper sur les besoins croissants en énergie, la raréfaction des ressources et les augmentations à venir des coûts énergétiques, Marchica Med propose une politique énergétique, appliquée à l'ensemble du projet depuis sa conception jusqu'à sa mise en service, qui vise principalement la réduction des besoins énergétiques des bâtiments, équipements et moyens de transport, et l'utilisation des sources d'énergies renouvelables.
Pour les bâtiments, les études réalisées ont permis d'optimiser le comportement thermique à travers une bonne organisation des plans de masse, une orientation adéquate des bâtiments et un choix minutieux de leur géométrie, volumétrie et compacité.
L'optimisation de ces différents éléments permet de réduire les besoins en chauffage et en climatisation. Cela peut être obtenu en favorisant les apports solaires hivernaux, la ventilation naturelle et en réduisant les déperditions thermiques des bâtiments ainsi que les apports solaires en été.
Par ailleurs, Marchica Med affiche clairement sa volonté de combler les besoins énergétiques du projet en utilisant des énergies renouvelables. Nador, à l'instar des autres villes du royaume, bénéficie d'un ensoleillement important de l'ordre de 4.6 kWh/mÇ et une exposition au soleil largement favorable à la production d'énergie solaire. Les études sont en cours pour le choix des meilleures solutions d'énergies propres en termes technique, paysagiste  et économique.
Les premières esquisses de Marchica Med ont été réalisées en 2007 et durant les deux dernières années, différentes études stratégiques, urbanistiques, architecturales et techniques approfondies ont été menées. Ces études ont préconisé le développement d'une station touristique environnementale d'envergure internationale, constituée de sept cités touristiques et résidentielles, d'une capacité globale de l'ordre de 100.000 lits à l'horizon 2025.
Les études précitées ont également recommandé le démarrage du projet de développement de la lagune de Marchica par la réalisation de «La cité d'Atalayoun» et de «La cité des deux mers» pour leur situation géographique exceptionnelle et leur situation foncière maîtrisée.
Prévisions
Marchica Med fait partie d'un vaste projet touristique dans le nord du Royaume qui devra prendre sa forme finale à l'horizon 2025. Les deux cités d'Atalayoun et des deux mers débuteront des livraisons dès 2012, même si elles ne seront finalisées qu'en 2015. Par ailleurs, les prévisions tablent à l'horizon 2025  sur un investissement global de l'ordre de 46 milliards de DH et le développement du projet contribuera à la création d'environ 80.000 emplois directs et indirects dont près de 80% pour le fonctionnement après réalisation.
Il est prévu de réaliser des investissements utiles portant sur la construction d'une superficie de l'ordre de 2,5 millions m2 plancher sur les 2000 hectares aménagés au bord de la lagune, ce qui représente une densité très faible avec un coefficient d'occupation du sol global de l'ordre de 0,125 en prenant en compte la zone d'aménagement.
 
Développement partagé
HAKIM ARIF
Les projets que le roi Mohammed VI lance dans les régions du Nord et de l'Oriental ne portent pas un changement bénéfique pour les régions concernées seulement. Ils dépassent le cadre national. Il s'agit en fait d'une perspective plus importante. Naguère, le Sud de la Méditerranée était prospère, industrieux et animait la vie entière de cette zone du monde. Et puis ce fut le revirement. Le développement de l'espace méditerranéen ne se faisait plus que par le Nord. Il en a été ainsi pendant de très longues périodes. De ce fait, des habitudes ont été prises : c'est toujours le citoyen du sud qui regarde en «haut suivant la représentation que nous nous faisons du globe terrestre. L'Europe c'est le Nord, le «Haut», le Maghreb avec l'Egypte sont le Sud, le «Bas». Dans l'imaginaire des peuples, l'image est tellement incrustée que personne aujourd'hui ne peut croire que cet espace du Sud peut changer et modifier la perception des choses. L'Europe a commencé son développement depuis des siècles. Il s'est fait parfois sur le compte des pays du Sud et ceci l'histoire le restitue assez fidèlement. Le risque était que les pays du Sud pourraient profiter de cette malheureuse histoire et justifier leurs échecs et leur arriération par le pillage du Nord. Et ainsi, chaque fois on allait utiliser cet argument pour tout justifier : la malnutrition, le manque d'infrastructures, la faiblesse du niveau des écoles et des universités, les épidémies et que sait-on encore ? C'était la période du triomphe de l'échange inégal, du néo impérialisme, des théories qui au lieu d'inciter les gouvernants à bouger, leur ont donné les moyens de contenir les populations dans un schéma de repli sur soi dangereux. Aujourd'hui, les pays qui ont oublié les parties douloureuses de l'histoire avancent. Ils conçoivent et mettent en place les solutions qui feront de leur région non pas un espace de contrition mais de développement. Le Maroc a compris qu'il n'y avait aucun déterminisme historique. Il est convaincu que la situation dans laquelle il se trouve était le fait d'hommes et qu'elle peut donc  être modifiée par les hommes. L'effort à consentir est énorme. De Tanger à Oujda, l'espace est immense et les besoins incommensurables. Pourtant rien n'est impossible.  Tous les projets réalisés ou en cours dans cette zone vont bénéficier aussi bien aux Marocains qu'aux pays du Maghreb. Ils auront une incidence certaine sur les populations de l'Europe du Sud. Un Nord marocain prospère, ce sont des opportunités d'investissements pour le Maroc, le Maghreb et l'Europe. Ce sont donc aussi des emplois pour tous les jeunes de ces régions. C'est toute la définition du développement partagé. Les régions de l'Oriental sont destinées à être l'espace de rencontre de toutes les cultures méditerranéennes et africaines. Ce sera le futur Eldorado. Ou comme le prévoit  l'Agence de développement des régions de l'Oriental, la terre de tous les avenirs.


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