L'affaire des deux journalistes français Eric Laurent et Catherine Graciet, accusés d'avoir voulu faire chanter le roi du Maroc, «est un mauvais film», a estimé ce dimanche 30 août 2015 le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, lors d'une interview accordée à Europe 1, I-Télé et Le Monde. «Cela ne secoue pas du tout les relations entre nos deux pays (…), c'est une affaire de droit commun», a souligné le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international. Et d'ajouter : «La coopération marche très bien, on a eu l'an dernier une difficulté mais les choses sont rentrées dans l'ordre.» Eric Laurent passe aux aveux Les médias français ont rapporté hier que le journaliste Eric Laurent a reconnu durant sa garde à vue avoir réclamé des fonds au Maroc en contrepartie de la non-parution d'un livre sur le Royaume. «Eric Laurent a reconnu durant sa garde à vue, entamée jeudi soir, avoir formulé une offre de 3 puis 2 millions d'euros au Maroc pour le renoncement de la publication d'un livre» sur le Royaume, co-écrit avec la journaliste Catherine Graciet, a révélé le quotidien Le Monde, citant une source proche du dossier. Pour rappel, les deux journalistes français ont été mis en examen dans la nuit de vendredi à samedi par un juge d'instruction parisien pour chantage et extorsion de fonds. Ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Autre fait marquant, la chaîne française de télévision BFM TV a diffusé samedi la lettre contractuelle signée par les deux journalistes, dans laquelle ils s'engagent notamment à ne plus rien écrire sur le Maroc et à ne plus s'exprimer publiquement sur ce pays directement ou indirectement ou par personnes interposées. En échange de leur silence, Eric Laurent et Catherine Graciet attestent, dans ce document, avoir perçu un acompte de 80.000 euros sur les deux millions d'euros qu'ils ont voulu extorquer au Maroc. Tout aussi accablant, l'enregistrement révélé ce matin par l'hebdomadaire français Le Journal du dimanche (JDD) avec cet extrait ces déclarations d'Eric Laurent :«Je veux trois. – Trois quoi, Trois mille ?, interroge l'avocat. – Non, trois millions. – Trois millions de dirhams ? – Non, trois millions d'euros.»