Entretien avec Salaheddine Kadmiri, président de la commission de la PME-PMI à la CGEM. L'Observateur du Maroc. La loi de finances 2009 avait consacré une enveloppe budgétaire pour le soutien financier de la PME. Ce n'est pas le cas pour le projet de loi de finances 2010. Pourquoi? Salaheddine Kadmiri. Il est vrai que les nouvelles dispositions 2010 n'apportent pas d'aides spécifiques à la PME. Mais il y a lieu de souligner qu'en termes de soutien nous arrivons dans une phase de démarrage du plan Imtiaz et Moussanada qui débloque 300 millions de dirhams pour la PME. Il y a cet aspect des choses comme il y a un deuxième point très important, à savoir l'IGR qui continue à baisser, ce qui est extrêmement important pour la PME. Le gouvernement devait tenir ses engagements. Il l'a fait. Il faut savoir que les ressources humaines sont le problème majeur et numéro un pour la PME. Ceci dit, cette baisse est importante. Maintenant il y a à souligner l'aspect de l'IS. Nous continuons à réclamer sa baisse. Il s'agit d'un IS spécifique à la PME. On sait que l'année 2010 serait difficile pour les équilibres au niveau du gouvernement. Mais la CGEM va revenir sur cet aspect. Concrètement, combien de PME ont-elles bénéficié du soutien financier dans le cadre de la loi de finances 2009 ? Les statistiques constituent l'un des points faibles que nous devrions absolument améliorer pour avoir des chiffres fiables. L'ANPME est aussi sensible à ce point. Je souligne que les différentes organisations gouvernementales n'arrivent pas à avoir des statistiques fiables. Pour revenir à votre question, je dirai qu'il ne faut pas se voiler la face. Les résultats étaient mitigés. Ils ne sont pas à la hauteur de ce que nous attendions. Il y a certaines choses à changer et d'autres à moduler. Je pense, et là je reviens aux programmes Moussanada et Imtiaz, que ces plans vont apporter des résultats concrets. Car on va cibler des entreprises et la CGEM va être partie prenante. Elle est déjà membre du conseil administratif de l'ANPME. Elle va donc intervenir, même dans la sélection des entreprises. La CGEM aura les moyens d'apporter ses observations et de dire : «Attention telle ou telle chose devrait être améliorée». Je crois qu'on a pris les choses par le bon bout. Auparavant l'ANPME faisait les sélections, aujourd'hui ce n'est plus elle. L'entreprise va être dirigée directement vers son financier pour négocier directement avec lui. Je précise que les banques constituent pour les entreprises bénéficiaires un partenaire naturel qui finance leurs opérations sur la base d'une plate-forme de notation qui prend en compte des critères quantitatifs et qualitatifs. L'objectif de cette action est de permettre annuellement à 50 entreprises de bénéficier du programme Imtiaz et à 500 autres de bénéficier du programme Moussanada. Une étude relative à la transmission a été effectuée et ses résultats viennent d'être révélés. Pourquoi une telle étude à l'heure actuelle ? Une entreprise qui souhaite se développer devrait chercher à le faire via des associations ou des regroupements, voire des opérations de rachat. Cependant ces opérations ne marchent pas au Maroc. D'une part, parce que la fiabilité des informations relatives aux sociétés à racheter ne sont pas disponibles. Quand on souhaite acheter une entreprise, il y a toujours plusieurs choses cachées dans le placard. D'autre part, on n'a pas confiance en notre justice. On sait que ça traîne à ce niveau. C'est l'un des points qu'on doit absolument améliorer. Ce qu'il faut savoir c'est que comme plusieurs entreprises ne pouvaient pas grandir ou croître faute de regroupement ou de trouver des associés, elles pourraient mourir faute de succession.