Les crimes violents ont diminué de 10%, avec une baisse notable des vols qualifiés (-24 %) et des agressions sexuelles (-4%). La lutte contre le trafic de drogues a permis la saisie de près de 124 tonnes de cannabis et de plus de 1,4 million de comprimés psychotropes. Les opérations ciblées contre les réseaux de trafic de "L'poufa" ont conduit à une augmentation des quantités saisies (+58 %). Certes les affaires liées à la cybercriminalité ont augmenté de 40 %, mais la DGSN poursuit sa stratégie de renforcement de ses structures technologiques. L'année 2024 a été également marquée par un renforcement des partenariats internationaux. La DGSN a signé plusieurs mémorandums d'entente avec des pays comme le Brésil et l'Italie, tout en consolidant sa coopération avec l'Europe et les Etats-Unis. L'élection d'un candidat marocain au poste de vice-président d'Interpol pour l'Afrique a également souligné la reconnaissance internationale du modèle marocain. Le Bureau Central National (BCN) de Rabat a traité plus de 7 000 demandes d'information en 2024, notamment dans le cadre d'affaires liées au trafic de véhicules volés et à l'immigration clandestine. Des opérations conjointes avec Interpol ont permis la récupération de 380 véhicules volés et l'arrestation de plusieurs individus recherchés. Indicateurs clés L'analyse des types de crimes montre que les crimes violents représentent une part réduite, ne dépassant pas 7 % du total des affaires criminelles enregistrées. En 2024, un total de 29 838 affaires a été enregistré, avec l'arrestation de 29.959 personnes dont 10.720 étaient activement recherchés dans le cadre d'enquêtes sur tout le territoire national. Par ailleurs, les équipes de la DGSN ont intensifié leurs efforts pour démanteler 947 réseaux criminels spécialisés dans différents types de délits organisés. Ces efforts ont permis de neutraliser des bandes impliquées dans 1 561 vols qualifiés, conduisant à l'arrestation de 1 561 individus. En outre, ces opérations ont permis la saisie de 119 véhicules et 75 motos utilisées pour la perpétration de ces crimes. Concernant les affaires de trafic de drogues, une diminution de 7 % a été enregistrée par rapport à l'année précédente. Au total, 92 346 affaires ont été traitées, entraînant l'arrestation de 119 692 individus, dont 287 personnes de nationalités étrangères. Les opérations de lutte contre la drogue ont permis la saisie de 123 tonnes et 971 kg de cannabis et dérivés ; 1 tonne et 948 kilogrammes de cocaïne ; 16,53 kg de héroïne et plus de 1,429 millions de comprimés psychotropes, dont 773.493 comprimés d'ecstasy. Cette année, deux opérations majeures visant à empêcher la contrebande de médicaments fabriqués à partir de substances narcotiques illicites et contrôlées par les instances internationales ont été réalisées. Ces opérations, qui partaient d'Asie pour atteindre les pays d'Afrique subsaharienne du Sahara via le Maroc, ont permis de saisir 704.000 flacons contenant 70.400 litres de produits narcotiques illicites. Lutte contre l'immigration illégale Concernant les affaires liées à l'immigration clandestine, les autorités ont réussi à démanteler 123 réseaux criminels spécialisés dans ce domaine. Ces efforts représentent une augmentation de 2 % par rapport à l'année précédente. * 425 passeurs et intermédiaires impliqués dans ces réseaux ont été arrêtés. * 713 passeports falsifiés ont été saisis. * Les forces de l'ordre ont également mis en échec les tentatives de 32.449 de migrants irréguliers, impliquant 9.250 étrangers. En 2024, un nouveau modèle criminel a émergé, impliquant la publication sur les réseaux sociaux d'appels frauduleux incitant à l'immigration clandestine. Dans ce cadre, 65 individus ont été identifiés et arrêtés pour leur participation à ces activités criminelles. Parmi eux 50 individus ont été traduits en justice et 4 affaires judiciaires majeures ont été ouvertes. En outre, 11 individus ont été signalés et ont fait l'objet d'avis de recherche pour leur implication dans des activités criminelles graves liées à ces réseaux. Cybercriminalité et extorsion en ligne Les crimes liés à la technologie moderne et à l'extorsion par utilisation de ces technologies ont enregistré une augmentation de 40% par rapport à l'année précédente, avec 8.333 affaires enregistrées. 3.265 contenus ont été analysés dans ce cadre. * 956 affaires impliquaient des extorsions à l'échelle internationale. * 563 personnes interpellées. Crimes d'exploitation sexuelle utilisant des systèmes informatiques Une diminution de 23% a été enregistrée pour les crimes d'exploitation sexuelle utilisant des moyens numériques. En 2024 : * 391 affaires ont été traitées. * 163 individus ont été arrêtés pour leur implication dans ces crimes. * Ces affaires concernaient 394 victimes, dont 123 étrangers. Plateforme « Iblagh » et crimes liés à la technologie La plateforme numérique « Iblagh », dédiée aux signalements des citoyens sur les crimes technologiques via Internet, a enregistré depuis son lancement en juin 2024 un total de 12.614 signalements. Ces signalements concernent principalement des infractions liées à la diffamation et les menaces, l'incitation à la commission de crimes, l'exploitation sexuelle, l'usurpation d'identité à des fins frauduleuses et l'apologie et l'incitation à des actes terroristes. Crimes financiers et économiques En ce qui concerne les crimes financiers et le blanchiment d'argent, les efforts des services de sécurité nationale ont été renforcés grâce à l'utilisation de technologies avancées par les unités d'enquête spécialisées, en collaboration avec les sections judiciaires régionales à Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech. Ces équipes ont traité 656 affaires de blanchiment d'argent, marquant une augmentation de 24% par rapport à l'année précédente. En outre, 415 dossiers liés à des litiges sur des biens immobiliers ont été instruits, impliquant des actes frauduleux. Les autorités ont saisi des biens et avoirs criminels d'une valeur totale de 331.907.537 dirhams, dont 101.881.332 saisis spécifiquement dans des affaires liées au blanchiment d'argent. Les crimes liés à la drogue occupent quant à eux la première place dans la catégorie des infractions associées au blanchiment d'argent, avec 295 affaires, représentant 45% des cas. Suivent les crimes économiques et financiers, avec 195 affaires (soit 29%). Lutte contre la corruption Les services de sécurité nationale ont enregistré 504 affaires de corruption en 2024, marquant une baisse de 5 % par rapport à l'année précédente. Parmi ces cas, 214 affaires portaient sur des accusations de pots-de-vin et d'abus de pouvoir, 192 affaires concernaient des détournements de fonds publics et 98 affaires impliquaient des actes de chantage et d'abus de pouvoir. Un total de 689 individus a été impliqué dans ces affaires. Crimes de fraude monétaire internationale Dans le domaine des crimes financiers internationaux, une baisse de 21% des affaires de contrebande de devises a été enregistrée en 2024, avec 30 affaires impliquant 7 étrangers. Cette diminution s'inscrit dans une tendance générale à la baisse de ce type de crimes. Les services de sécurité nationale ont traité au total 44.906 affaires financières, marquant une baisse de 23% par rapport à l'année 2023. En revanche, les affaires impliquant l'utilisation de documents falsifiés et de faux moyens de paiement ont connu une augmentation de 32% en 2024. Un total de 573 affaires a été traité, dont 146 affaires concernaient la falsification de documents financiers, 427 affaires portaient sur des fraudes liées aux moyens de paiement et aux chèques bancaires. Dans ce cadre, 1 098 documents financiers falsifiés ont été saisis par les forces de l'ordre, incluant 900 pièces de monnaie falsifiées, 3251 pièces monétaires étrangères, équivalant à 174.900 dollars américains, 399.685 euros, et 400 pèces monétaires en livres sterling. En outre, 31 réseaux ont été démantelés impliquant 203 individus ayant été traduits en justice, avec des preuves solides impliquant leur participation à des crimes liés à la falsification et à l'usage de faux. Saisies financières et pertes liées aux fraudes Les autorités ont également saisi 62 cartes électroniques et plusieurs équipements informatiques utilisés dans les réseaux de falsification. Ces actions ont permis d'évaluer les pertes financières associées à ces infractions à un total de 25.735.050 dirhams. Ces pertes sont principalement dues à des techniques sophistiquées de fraude, incluant des pratiques telles que le phishing et l'usurpation d'identité vocale (voice phishing). LIRE AUSSI Après Glasgow, Marrakech. Abdellatif Hammouchi reçoit le drapeau d'Interpol au nom du Maroc Le directeur général de la Sûreté nationale et de la Surveillance du territoire du Maroc Abdellatif Hammouchi a reçu le drapeau d'Interpol des mains du ministre britannique de la Sécurité, Dan Jarvis, en marge de la 92e Assemblée générale... LIRE AUSSI Maroc-Belgique. Abdellatif Hammouchi à Bruxelles pour le renforcement de la coopération sécuritaire bilatérale La visite officielle de Abdellatif Hammouchi intervient peu après celle effectuée au Maroc par Fransiska Bustin, coordinatrice générale de la Sûreté de l'Etat belge, le 25 novembre dernier. Selon un communiqué du pôle DGSN-DGST, Hammouchi a tenu,...