« Le 12 novembre 2024 restera gravé dans les annales du marché des capitaux marocain. Ce jour-là, sous la présidence de la ministre des Finances, le Comité des Marchés de Capitaux a validé un projet majeur pour la Bourse de Casablanca : sa transformation en groupe, un acte fondateur qui marque une nouvelle ère pour le marché boursier du Royaume », explique Brahim Benjelloun Touimi président du conseil d'administration de la Bourse de Casablanca. Une nouvelle structure Selon Brahim Benjelloun Touimi, cette transformation fait de la Bourse de Casablanca un groupe intégré qui détiendra à 100 % le marché boursier au comptant, jusqu'alors une entité distincte. Ce marché au comptant, cœur de la Bourse, va désormais être sous le contrôle exclusif du groupe, tandis qu'un marché à terme, également détenu à 100 %, vient compléter l'offre de services boursiers. Ce dernier, un instrument financier majeur, permet aux entreprises et aux investisseurs de se couvrir contre les fluctuations des prix et des taux, en offrant des contrats sur des échéances de trois, six, neuf mois, voire un an. « Avec ce marché à terme, la Bourse de Casablanca se dote d'un outil essentiel pour sécuriser les transactions et renforcer la transparence de son fonctionnement », fait-il savoir. Mais la réforme ne s'arrête pas là, comme le souligne Brahim Benjelloun Touimi .Un autre élément clé de cette transformation est la création d'une chambre de compensation, également contrôlée à 51 % par le groupe Bourse de Casablanca, avec le reste du capital réparti entre les banques. Cette chambre de compensation jouera, d'après lui, un rôle crucial dans la sécurité et la liquidité des transactions sur le marché à terme, renforçant ainsi la confiance des investisseurs. Une mobilisation collective Brahim Benjelloun Touimi a mis l'accent sur l'importance de la mobilisation collective des différents acteurs du marché des capitaux pour mener à bien cette transformation. « Chacun a mis de côté ses intérêts concurrents pour l'intérêt collectif du pays », a-t-il déclaré, saluant l'implication des autorités publiques, des institutions financières, des banques, des assurances, ainsi que des sociétés de bourse. Un engagement sans précédent qui, selon lui, est le fruit d'une vision partagée datant de 2015-2016, lorsque les autorités ont décidé de démutualiser la Bourse, un choix audacieux qui a permis de diversifier l'actionnariat et de renforcer la gouvernance de l'institution. Benjelloun a ajouté que cette transformation ne se résume pas seulement à une modernisation de la Bourse de Casablanca, mais qu'elle constitue également une étape essentielle pour doter le marché marocain des outils nécessaires pour répondre aux défis économiques actuels et futurs. Il a également évoqué la place centrale de la Bourse dans le financement de l'économie, notamment des petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent la colonne vertébrale de l'économie marocaine. À cet égard, la Bourse entend faciliter l'accès des PME au financement, via un marché alternatif, permettant à ces entreprises de lever des fonds tout en améliorant leur gouvernance et en réduisant leurs coûts de financement. Un modèle inspiré des grandes places financières mondiales Brahim Benjelloun Touimi note également que « la réorganisation de la Bourse de Casablanca s'inspire des pratiques des grandes places financières internationales, telles que Londres, New York, Hong Kong ou Tokyo, où les marchés sont structurés de manière à fédérer toutes les composantes du marché boursier sous une même entité ». Pour lui, cette évolution est un grand pas vers l'internationalisation de la place financière de Casablanca, qui pourrait ainsi devenir un véritable centre financier de premier plan en Afrique du Nord et au-delà. Par ailleurs, Benjelloun a insisté sur l'importance de cette réforme pour améliorer la compétitivité du marché marocain. « En nous alignant sur les standards internationaux, nous offrons au marché marocain une meilleure visibilité à l'échelle mondiale et renforçons sa capacité à attirer les investisseurs étrangers », a-t-il expliqué. La diversification des sources de financement et l'amélioration de la transparence du marché devraient permettre aux entreprises marocaines, grandes et petites, d'avoir un accès facilité au capital, tout en réduisant leur dépendance au financement bancaire traditionnel. Une gouvernance renforcée "Cette réorganisation de la Bourse de Casablanca représente un engagement fort en faveur d'une gouvernance plus transparente, moderne et professionnelle, capable de répondre aux exigences d'un marché financier globalisé", assure Brahim Benjelloun Touimi. Avec un actionnariat diversifié comprenant des acteurs clés tels que la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), les banques, les compagnies d'assurances, ainsi que Casa Finance City, la Bourse de Casablanca s'assure de la solidité et de la durabilité de son modèle économique. Les avantages de cette réforme sont multiples : une meilleure gouvernance, une réduction des coûts de financement, une plus grande transparence, et surtout, une diversification des sources de financement pour les entreprises marocaines." L'ensemble de ces mesures vise à renforcer la résilience économique du pays et à soutenir son développement à long terme", conclut le président du conseil d'administration de la place boursière.