L'économie marocaine a connu un léger ralentissement au deuxième trimestre 2024, avec une croissance de 2,4 % contre 2,5 % l'année précédente selon la note d'information du HCP sur la situation économique nationale au deuxième trimestre 2024. Les secteurs non agricoles ont progressé de 3,2 %, tandis que l'agriculture a enregistré une baisse de 4,5 %, impactée par des conditions climatiques difficiles. Inflation sous contrôle et stabilité des prix L'inflation a été relativement maîtrisée au cours du deuxième trimestre 2024. Le PIB aux prix courants a progressé de 3,6 %, reflétant une hausse modérée des prix à hauteur de 1,2 %, contre 7,3 % au deuxième trimestre de l'année précédente. Cette décélération de l'inflation est le résultat des politiques monétaires et budgétaires mises en place pour limiter les effets des hausses de prix mondiales, notamment sur les produits de base et l'énergie. Dynamique des secteurs économiques Le secteur primaire, en particulier l'agriculture et la pêche, a connu une contraction marquée de 5 %, inversant la tendance observée l'année précédente où la croissance atteignait 1,2 %. Cette baisse a été accentuée par une chute de 14,7 % dans la pêche, soulignant l'impact de facteurs externes tels que les conditions climatiques et les ressources limitées. En revanche, le secteur secondaire a connu un redressement notable, avec une croissance de 3,8 %. Ce rebond est principalement attribuable à l'essor des industries extractives (+23,6 %), à la reprise du secteur du bâtiment et travaux publics (+3,6 %), ainsi qu'à la croissance des industries de transformation (+2,9 %). Ces chiffres démontrent la résilience du tissu industriel marocain, malgré les défis économiques mondiaux. Le secteur tertiaire, bien qu'en croissance, a vu son rythme ralentir. La valeur ajoutée dans ce secteur a augmenté de 3,1 %, contre 5 % en 2023. Les segments de l'hébergement et de la restauration ont enregistré une forte décélération, passant de 32,8 % à 9,3 %, conséquence de la normalisation après le pic post-pandémie et de la baisse de fréquentation touristique. Les secteurs de la finance, de l'assurance, ainsi que de l'information et de la communication, ont également montré des signes de ralentissement. Demande intérieure : moteur de la croissance Selon le HCP, la demande intérieure a été un levier essentiel de la croissance économique, augmentant de 5 % au deuxième trimestre 2024, après une quasi-stagnation (+0,1 %) l'année précédente. Cette dynamique a été portée par une reprise de la consommation des ménages, qui a progressé de 3,1 %. L'investissement brut (comprenant la formation brute de capital fixe et la variation des stocks) a également affiché une performance solide, avec une augmentation de 8,9 %, soulignant l'importance de l'investissement dans la relance économique. Malgré la baisse des dépenses publiques, la consommation des administrations a contribué positivement à la croissance, bien que dans une moindre mesure par rapport à l'année précédente. Pression des échanges extérieurs Les échanges extérieurs ont joué un rôle moins favorable au cours de ce trimestre, affichant une contribution négative à la croissance. Les importations ont bondi de 12,9 %, surpassant la hausse des exportations, qui n'ont progressé que de 7,8 %. Cette situation a creusé le déficit commercial et affaibli l'équilibre des paiements. L'augmentation des importations a été alimentée par la demande de biens de consommation et d'équipements, tandis que les exportations, bien que soutenues par des secteurs comme l'automobile, ont été freinées par la conjoncture internationale. Besoin de financement et épargne nationale En dépit de la baisse la croissance économique, le besoin de financement de l'économie nationale s'est élevé à 1,1 % du PIB, légèrement en hausse par rapport à l'année précédente. L'épargne nationale a, quant à elle, représenté 32,1 % du PIB, montrant une stabilité relative, bien que l'investissement brut ait augmenté pour représenter 33,2 % du PIB. La capacité d'investissement du pays, malgré un besoin de financement modéré, témoigne de la solidité de la base économique et de la capacité à mobiliser des ressources pour soutenir la relance, notamment à travers des projets d'infrastructures et de modernisation industrielle.