L'Aïd al-Adha, a des répercussions financières notables pour de nombreux foyers marocains. Selon les récentes données de l'enquête nationale sur le niveau de vie des ménages menée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) en 2022, environ 12,6% des ménages marocains n'accomplissent pas le rituel du sacrifice. Cette proportion a nettement augmenté depuis 2014, où elle était de 4,7%. Ce changement est surtout observé dans les zones urbaines et parmi les ménages composés d'une seule personne. En effet, 14,3% des citadins ne pratiquent pas le sacrifice, contre 8,7% des ruraux. De plus, 56,4% des ménages composés d'une seule personne ne participent pas au rituel, comparé à 46,5% en 2014. Facteurs socio-économiques Le HCP note que la participation au sacrifice est fortement influencée par le niveau de vie et d'éducation du chef de ménage. Près de 25,1% des ménages les plus aisés ne procèdent pas au sacrifice, tandis que seulement 7,8% des ménages les plus pauvres s'en abstiennent. De plus, les chefs de ménage ayant un niveau d'éducation supérieur sont plus enclins à ne pas effectuer le sacrifice (20,1%) comparé à ceux sans instruction (11,7%). Le HCP souligne également que la majorité des ménages, soit 95,6%, optent pour les ovins lors du sacrifice, tandis que 4,3% choisissent les caprins et 0,1% les bovins. Le choix des caprins est plus fréquent en milieu rural (7,4%) et parmi les ménages les moins aisés (8,5%). Poids financier Le coût du sacrifice représente environ 30% du budget annuel des ménages marocains dédié à la viande. Cette part atteint 41% pour les ménages les moins aisés et descend à 23% pour les plus aisés. En moyenne, un ménage marocain consomme 141 kg de viande par an, dont 55,8 kg de viande rouge. Le sacrifice de l'Aïd al-Adha fournit environ 22,8 kg de viande rouge par ménage, représentant 41% de la consommation annuelle de viande rouge. Cette proportion est particulièrement élevée pour les ménages les moins aisés (65,4%) et plus modérée pour les plus aisés (31,3%).