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La Tueuse de Martil condamnée à la perpétuité
Publié dans L'observateur du Maroc le 23 - 05 - 2024

Le verdict est tombé tard dans la soirée du mardi 21 mai 2024, deux ans jour pour jour après l'éclatement de l'affaire désormais connue sous le nom du Cimetière de Radia. La Cour d'appel de Tétouan s'est prononcée en condamnant " la veuve noire" à passer le reste de ses jours derrière les barreaux.
Flash back
Mai 2022, les habitants de la petite ville de Martil sont sous le choc. Ceux du quartier Loued Lmaleh n'en reviennent pas encore : Leur voisine Radia, une femme ordinaire sans histoires, meurtrie par la disparition mystérieuse de son mari et le cherchant depuis plus de 10 ans... l'avait en effet tué et enterré dans le garage de la demeure familiale.
Pire encore, la gentille voisine aurait également tué son fils. Son corps gisait à côté de celui de son père juste là, à quelques mètres de la mère et épouse tueuse que rien dans son attitude ne trahissait sa culpabilité.
Avec sang-froid
" Après 33 ans de mariage, mon mari Azzouz a disparu en nous laissant dans une grande détresse. S'il te plait si tu nous regarde, revient vite auprès de tes enfants et ta famille ! Tu nous manque affreusement ". C'était l'appel adressé par Radia à son mari disparu sur l'émission " Moukhtafoune " (Portés disparus) diffusée sur 2M, quelques années après la disparition mystérieuse de Azzouz.
Dans ce témoignage, au-delà de ses lamentations et ses pleurs déchirés, Radia s'invente un alibi et crée même un faux coupable. Elle prétend qu'un homme inconnu est venu en voiture chercher son mari à la maison. Ce dernier est sorti le rejoindre et n'est plus jamais revenu depuis cette entrevue.
La veuve noire ?
" Depuis son départ, pas de fêtes, pas de joie ni de répit pour nous tous. Je suis gravement malade et j'ai développé une insuffisance cardiaque avec tension artérielle. Les enfants ont perdu leur joie de vivre. Une souffrance en continu psychiquement et financièrement ", ajoute-t-elle en glissant une larme. Cet épisode de l'émission Moukhtafoune sera visionné par des milliers d'internautes après l'éclatement de l'affaire.
Leur stupéfaction n'a d'égale que leur " fascination " devant le sang-froid et la grande maîtrise de jeu de la tueuse qui a su incarner avec brio le rôle de la femme brisée. Très convaincante car elle a, par ailleurs, réussi à garder le secret du meurtre durant plus de 10 ans. Rien n'ébranlait ce masque si bien porté... jusqu'au jour où son frère Mehjoub décide de tout dévoiler à la police de Kénitra.
Le secret dévoilé
Il explique aux enquêteurs que sa sœur Radia a tué son mari et l'a enterré dans le garage de leur maison. La police de Tétouan est aussitôt alertée et se rend chez Radia pour vérifier les révélations du frère qui s'avèrent véridiques... en partie! La découverte macabre confirme ses dires mais une grande question s'est posée aux enquêteurs : Pourquoi cet aveu à ce moment précis et pas avant ? Ce sursaut de conscience est-il " innocent " ?
La réponse viendra de Radia qui s'est exprimée dans une lettre adressée à l'opinion publique depuis sa prison. Une lettre largement partagée sur les réseaux sociaux où la " tueuse " explique tout ce qui s'est passé en 2012, la date de disparition de Azzouz. " Mon frère Mehjoub a dévoilé notre secret pour m'écarter de son chemin et me prendre mon héritage une parcelle de terrain à Kénitra", explique Radia avant de lancer la bombe. " Mehjoub n'était pas mon complice, c'était le vrai tueur ".
Le mobile
Mais avant de donner les détails du crime, Radia en véritable scénariste raconte le récit de son histoire. Née en 1963, elle rencontre son mari Azzouz à Taza. Ils se marient et partent à l'aventure vers Martil. Malgré les conditions difficiles, ils filent le grand amour. Le jeune couple commence à travailler dans la contrebande de boissons alcoolisées. Malgré leur pauvreté, ils étaient heureux, au bout de dix ans ils ont eu leur premier enfant Chérif.
Mais leur idylle va prendre fin lorsque la chance sourit enfin au mari. Plus aisé, il se lance dans l'entreprenariat et finit par tourner le dos à sa compagne. " Azzouz a complétement changé. Devenu alcoolique, il ne rentrait qu'à l'aube mais le comble c'était lorsque j'ai découvert qu'il me trompait avec des prostituées. J'ai cru qu'avec la venue de nos troi enfants, il changerait... mais non ! Il s'est éloigné davantage en fréquentant d'autres femmes ", raconte Radia dans sa lettre. Une femme amère, trahie et de surcroit meurtrie psychiquement et physiquement puisque selon son témoignage, Azzouz la battait devant ses enfants et ses parents en revenant ivre chaque soir.
Le meurtre
Un enfer qui durera des années, toujours selon Radia, jusqu'au jour où le mari revient à 8h00 du matin après une soirée bien arrosée. "J'ai commencé à peine à lui reprocher ce grand retard qu'il m'a giflée et m'a donné un violent coup de pied dans l'appareil génital. Ce qui a provoqué immédiatement une grave hémorragie. Mais il ne s'est pas arrêté pour autant tellement à cran. Voyant mon calvaire, mon fils chérif a tenté de le calmer et de l'empêcher de me frapper alors il s'est retourné vers lui et à commencé à lui fracasser le crâne sur le mur", raconte Radia.
C'est là que le frère de cette dernière, Mahjoub, qui passait la nuit chez eux est venu à la rescousse de sa sœur et de son neveu. Il frappe Azzouz au cou avec une matraque et le met ko. Avec l'aide de son neveu et sa sœur, il lui lie ains avec une corde. Pris de panique, il l'étrangle pour en finir une fois pour toute. Un cadavre entre les mains, les trois ne savent plus quoi faire.
" Nous avons donc décidé de le dissoudre avec de l'acide mais l'odeur était insoutenable. On a décidé par la suite de l'enterrer dans le garage. Après quelques jours nous avons mis du granite sur le plancher pour empêcher l'émanation de odeurs de décomposition " raconte Radia. Cette dernière s'en lave ainsi les mains du meurtre de son mari en reconnaissant toutefois qu'elle était complice et coupable d'avoir caché le crime et non pas de l'avoir commis.
Zones d'ombre
Des révélations qui jettent peut être la lumière sur le mystère des tombes profondément creusées dans la cave à une profondeur de 2 mètres et qui demandent une grande force. Mais n'expliquent toutefois pas la disparition du fils et les autres ossements retrouvés dont la présence a été démentie publiquement par la fille de Radia Marwa. Si le fils Chérif n'a pas été également tué, où est-il passé ? était-il en fuite ? le père en rage l'aurait tué ce jour là avant d'être achevé par l'oncle et la mère ?
Des zones d'ombre qui persistent et que le décès du frère-complice dernièrement et avant la fin du procès n'a pas arrangé. En tout cas la justice, n'y croit pas aux dires de Radia. Elle a été inculpée pour meurtre avec préméditation, dissimulation et mutilation du corps de sa victime et devrait passer le reste de ses jours derrière les barreaux pour expier son crime.


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