« En 2023, Managem a fait face à un contexte économique difficile, marqué par une inflation élevée et des variations significatives des prix des métaux, en particulier du cobalt et des métaux de base, qui ont chuté considérablement », explique le président-directeur général du groupe Managem, Imad Toumi. Il ajoute par ailleurs que, malgré ces défis externes, la confiance dans les fondamentaux de l'entreprise reste solide. Dans le détail, le chiffre d'affaires s'est établi à 7 508 MDH, en baisse de 22% par rapport à l'année écoulée. Cette évolution s'explique par le fort impact négatif de la baisse des cours de vente des métaux : le cobalt (-40%), le zinc (-24%), et le cuivre (-8%), ainsi que le repli des volumes vendus en or à cause de la suspension de l'activité au Soudan et des perturbations externes des opérations de la mine Tri-K en Guinée. L'excédent brut d'exploitation ressort à 2 395 MDH, en retrait de -954 MDH, sous l'effet de la baisse des cours des métaux de base et du retrait des volumes de ventes de l'or. Toutefois, ces impacts négatifs ont été partiellement atténués par l'amélioration des performances opérationnelles de la mine d'Imiter. De son côté, le résultat net part du groupe ressort à 514 MDH, en recul de 1100 MDH, suite à la baisse du résultat d'exploitation et du résultat financier, ainsi que la baisse de la part dans les résultats des sociétés mises en équivalence, de -252 MDH, à cause principalement de la chute du cours du cobalt. Des investissements stratégiques En dépit de ces résultats, l'année a été marquée par la réalisation d'investissements stratégiques tant au niveau national qu'international. Le PDG du groupe met l'accent sur trois projets en particulier. Pour le projet Tizert, qui nécessitera 4,7 milliards de dirhams pour son déploiement, il souligne que les travaux de construction avancent conformément au planning prévu, avec le lancement complet des commandes d'équipements stratégiques et des avancées significatives dans les infrastructures générales telles que l'adduction d'eau et l'alimentation électrique. Le projet de la première usine de production de Cobalt « Sulfates de Cobalt » est sur la bonne voie aussi. Imad Toumi précise que le démarrage effectif est prévu pour le deuxième trimestre de l'année 2025. L'année a été marquée également par le lancement du projet Boto Sénégal dont le montant d'investissement est estimé à 6,7 MMDH. La transaction avec Iam Gold pour l'acquisition des actifs au Sénégal a été finalisée marquant le début des travaux de construction avec des commandes d'équipements stratégiques pour l'usine et des progrès dans les infrastructures préliminaires. Le démarrage du projet est attendu pour le premier semestre de l'année prochaine. « Ces projets ambitieux visent à doubler la production de cuivre au Maroc et à démarrer la production d'or au Sénégal d'ici 2025 », fait savoir Imad Toumi. Pour accompagner le plan stratégique du groupe Managem et la structuration financière des projets, une augmentation totale de capital de 3 milliards de dirhams a été lancée, comprenant une injection de 1,5 milliard de dirhams dans le capital. Des ambitions prometteuses Côté perspectives, il note que l'année 2024 sera celle de la transition. L'objectif est de consolider les performances opérationnelles sur les activités existantes et de finaliser le développement des grands projets du plan stratégique 2025. « Cela représente un changement significatif pour l'entreprise, avec une expansion de son portefeuille de projets et une augmentation prévue de sa production dans les années à venir », insiste le PDG du groupe. À long terme, l'ambition de Managem est d'affirmer sa position de leader régional en Afrique sur les activités aurifères et de prendre le train en marche de la transition énergétique. « Le groupe entend se positionner dans les métaux essentiels dans le secteur de la transition énergétique. Cela inclut le cobalt, le cuivre, le manganèse et les terres rares, qui sont essentiels pour les technologies émergentes telles que les véhicules électriques et les énergies renouvelables », détaille Imad Toumi, ajoutant « qu'en plus de l'extraction, l'entreprise envisage également d'investir dans le raffinage de ces métaux, afin de répondre aux besoins croissants de l'industrie dans ce domaine ». Ainsi, d'ici 2030, l'objectif est d'unifier l'exploitation minière de l'or au sein d'une entité dédiée appelée "Managold", de consolider les activités dans le secteur avec 3 acquisitions majeures : Boto au Sénégal, Karita en Guinée avec un démarrage de production prévu en 2028, et Diakha-Siribaya au Mali. « Cette feuille de route permettra de doubler le chiffre annuel du groupe à l'horizon 2030 et avec un besoin de Capex de 18 milliards de dirhams d'ici 2027 », conclut Imad Toumi.