S'exprimant lors du dialogue national anti-corruption, M. Zondo a déclaré que le gouvernement devait «fermer les robinets des marchés publics» pour lutter contre la corruption qui gangrène les institutions de l'Etat. «Les niveaux de corruption dans le pays ont atteint des proportions alarmantes et à moins que quelque chose de très radical et efficace ne soit fait, nous n'aurons bientôt plus confiance dans nos institutions», a-t-il mis en garde. Il a déploré le fait que les marchés publics restent vulnérables à la corruption, avec des millions de rands pillés chaque année. M. Zondo a présidé, entre août 2018 et juin 2022, la Commission judiciaire de lutte contre la capture de l'Etat qui a révélé, dans un rapport volumineux, que la corruption était devenue systémique dans toutes les administrations de l'Etat et impliquait de hauts responsables du Congrès National Africain (ANC au pouvoir), dont l'ex-président Jacob Zuma. La présidente de la Commission de la Fonction publique, Anele Gxoyiya, avait auparavant souligné que «la corruption est devenue endémique dans trois sphères du gouvernement sud-africain et s'est infiltrée dans toutes les institutions du pays». La corruption sape la démocratie et la confiance du public dans l'exécutif et a un impact négatif sur les services de l'Etat, ainsi que sur le développement communautaire et social, a-t-elle souligné. Début septembre, des dirigeants d'entreprises ont fait constater que la corruption à grande échelle et la «capture de l'Etat» restent endémiques au sein des entreprises publiques en Afrique du Sud. Dénonçant les niveaux flagrants de la criminalité et de la corruption dans le pays, les entreprises organisées ont établi un guide anti-corruption à l'intention des dirigeants, appelant à mettre en place des fonds de protection pour les lanceurs d'alerte.