Suite à l'appel d'urgence des experts, les autorités tunisiennes ont pris ces mesures à cause notamment de l'assèchement de la plupart des barrages. L'épuisement des ressources en eau suite à l'absence depuis le début de l'année de précipitations a montré l'ampleur du problème qui risque de plonger le pays dans la soif et de provoquer des effets catastrophiques sur le secteur agricole. Le ministère tunisien de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a reconnu fin mars la gravité de la situation et annoncé une batterie de décisions et mesures relatives à la mise en place d'un système de roulement conjoncturel et une interdiction temporaire de certains usages de l'eau, qui se poursuivront jusqu'à fin septembre 2023. Ainsi, on a interdit l'utilisation de l'eau potable, distribuée par la la société nationale de distribution de l'eau (Sonede), pour l'agriculture, l'irrigation de zones vertes, pour le nettoyage des rues et des endroits publics et pour le lavage des véhicules. Ces interdictions ont été doublées d'un avertissement aux contrevenants. Ainsi, pour un gaspillage de l'eau, la Sonede peut procéder d'office et sans préavis à la suspension de l'abonnement et l'arrêt de l'alimentation, sans préjudice des poursuites judiciaires qu'elle pourra engager à l'encontre des contrevenants. Ces contrevenants risquent aussi une amende de 60 dinars à 1.000 dinars et un emprisonnement de six jours à neuf mois ou de l'une des deux peines seulement. Par ailleurs, la Sonede a décidé d'adopter le système des quotas. Cette mesure est incontournable dans la mesure où la Tunisie traverse quatre années consécutives de sécheresse, qui ont réduit me remplissage des barrages à 31% à la date du 31 mars 2023, contre 80% en 2019, a expliqué le DG de la Sonede.