Lors d'une conférence de presse donnée ce vendredi 17 mars 2023 à Rabat au siège du Bureau Central d'investigation judiciaire, le porte-parole de la DGSN, Boubker Sabik, a expliqué que le policier de Rahma, martyr du devoir, n'était pas visé personnellement par la cellule extrémiste affiliée au groupe terroriste Daesh. L'assassinat qui a secoué l'opinion publique, la semaine dernière, n'était en effet qu'une étape d'un projet terroriste. Semer la terreur à travers des crimes abominables, c'était l'objectif des terroristes selon Boubker Sabik. Mais pas uniquement. Les trois extrémistes arrêtés voulaient également s'accaparer l'arme du policier pour l'utiliser ensuite dans des opérations terroristes. « Ces individus avaient un projet terroriste initial qui n'a pas aboutit. Du coup ils ont changé de plan en ciblant le défunt policier, qui se trouvait par hasard sur leur chemin. Ils comptaient utiliser l'arme volée dans des attaques contre des banques », détaille le porte parole de DGSN. Concernant le déroulement de l'enquête, Sabik explique que la scène du crime a été le point de départ et l'élément clé pour résoudre cette affaire. «Les preuves récoltées sur place, les échantillons biologiques, l'ADN nous ont mené sur plusieurs pistes à Ouarzazate et à Saidia avant d'aboutir sur la piste terroriste avec l'arrestation du premier suspects », déclare le porte parole. Ce dernier note d'ailleurs l'importance des moyens logistiques et des ressources humaines mobilisées pour résoudre cette affaire en un temps record. Un terrorisme évolutif « Le terrorisme change de tactique et de manière d'opérer. La cellule démontée vient d'être constituée il y a à peine un mois et elle est passée aussitôt à l'action. Un mode opératoire marqué par la rapidité et surtout par la manière d'agir axée sur la terreur. heureusement que nos éléments ont pu la neutraliser aussi rapidement », détaille Sabik. Tuer un policier, mutiler son corps et le bruler seraient selon les enquêteurs une manière pour semer la panique parmi les rangs des éléments de la police et parmi les citoyens. Soucieuse de la sécurité de ses éléments, la DGSN a affirmé renforcer les mécanismes de protection des policiers en fonction à travers notamment des armes alternatives. Rappelons que la police judiciaire de Casablanca, en collaboration avec la Brigade nationale de la police judiciaire et la Direction générale de la surveillance du territoire national (DGSN) a arrêté, mercredi 15 mars, trois extrémistes affiliés au groupe terroriste Daesh. Selon un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale, les interventions des équipes se sont déroulées de manière simultanée à Casablanca pour deux des prévenus et à -Sidi Harazem pour le troisième. Foyers terroristes : Tindouf et le Sahel Lors de la conférence de presse donnée ce vendredi à Salé, le directeur du BCIJ a sonné l'alarme, une nouvelle fois, sur le danger terroriste persistant que représentent les miliciens séparatistes s'activant à Tindouf et plus largement dans la zone du Sahel. «Cette zone représente une menace non seulement à l'encontre du Maroc, mais contre d'autres pays de la région». Cherkaoui Habboub a rappelé que le Maroc a déjà présenté bien des rapports montrant l'implication directe de miliciens du polisario dans des actions terroristes menées sous la bannière de Daech. «Ce mouvement n'a pas été encore anéanti et le Sahel devient son nouveau vivier», alerte-t-il.