Les prix des légumes flambent. Dans sa récente note relative à l'IPC de novembre 2022, le HCP indique que l'indice des prix à la consommation est en augmentation de 8,3%. Une évolution due à la hausse de l'indice des produits alimentaires de 14,4% et de celui des produits non alimentaires de 4,5%. Outre les huiles, le lait, le fromage et œufs...le HCP relève une augmentation de 0,9% pour les légumes. Halte aux intermédiaires Sur le marché de détail, on constate une hausse importante des prix. et ce depuis plusieurs semaines . Tomates, pommes de terre, oignons... aucun produit, ou presque, n'est épargné. Il faut compter 7 DH pour un kilo de pommes de terre, 6DH pour un kilo de tomates ou d'oignons et 13DH pour les petits pois... Les consommateurs finaux se plaignent. Les producteurs agricoles aussi. Le président de la fédération interprofessionnelle marocaine de la production et de l'exportation de fruits et légumes, Lahoucine Aderdour tient à préciser que les prix en gros sont en chute libre cette semaine. Il confie d'ailleurs que le prix de vente pratiqué ne dépasse pas les 1,5 DH pour la tomate, 4 DH pour les oignons, 4,5DH pour les pommes de terre... Comment expliquer alors ces différences parfois exagérées ? Aderdour pointe du doigt les excès qui se cachent derrière le circuit de distribution, jugé « archaïque ». Selon lui, «la multiplication des intermédiaires se traduit par une forte intensité de spéculation et aboutit, dans la plupart des cas, à des aberrations». Même son de cloche du secrétaire général de l'association du marché de gros des fruits et légumes, Abderrazak Echabbi qui souligne que « cette multiplicité ne produit pas de valeur en l'absence de toute réglementation et encadrement ce qui affecte grandement le processus de commercialisation des produits agricoles ». Un autre grossiste révèle, quant à lui, que chaque intermédiaire de la chaine empoche une marge de 30 à 50%. Résultats ? «Entre le producteur et le consommateur, les prix passent au simple double voire même plus », déplore Echabbi. Les producteurs n'en peuvent plus Sollicité par l'Observateur du Maroc et d'Afrique, l'un des commerçants de fruits et légumes explique que la hausse constatée sur le marché est due plutôt à l'augmentation de plus de 30% des frais de transport. Un autre détaillant explique, de son côté, que la vente au détail des légumes dans les marchés marocains dépend de la loi sur la libéralisation des prix. Sur la cherté constatée sur le marché, il ajoute que la situation s'explique par la hausse des prix de vente chez les producteurs. Aderdour balaie d'un revers de main cette hypothèse. «En tant que producteurs, nous ne gagnons presque plus rien vu le problème de la rareté d'eau, la cherté des prix des intrants, la flambée du coût de l'énergie, l'augmentation des salaires de la main d'œuvre...D'ailleurs, beaucoup de professionnels ne peuvent plus résister et finiront certainement par jeter l'éponge dans la période à venir », alerte-t-il.