Au-delà de ses plages infinies, la province de Cadix réserve d'agréables surprises pouvant tromper les cinq sens à cette époque froide de l'année, grâce à de beaux paysages vêtus de tons ocre et or dans lesquels s'intercalent des villages d'une grande beauté. Campo de Gibraltar et la baie d'Algésiras méritent également le détour. Dans cette région se trouvent aussi des villes aussi curieuses que Jimena de la Frontera, dont la forteresse domine la colline sur laquelle se dessine son hameau blanc. Son héritage patrimonial est marqué par son château des XIIIe-XIVe siècles, bien culturel commun inestimable. En se promenant dans ses rues, le voyageur côtoie des murs crénelés d'où il verra se détacher la Tour de l'Hommage, la Tour Albarrana, les citernes et des portes d'entrée comme celle de l'Arc de l'Horloge. Quelques pas plus loin, juste derrière le château, le voyageur sera surpris par la découverte de la salle de bain de la reine maure. Ce n'est pas tout. En parcourant les rues étroites de cette ville, le promeneur peut déambuler à travers l'histoire en admirant des joyaux architecturaux comme l'église de Nuestra Señora de la Victoria, le clocher de l'église de Santa María la Coronada, l'église de la Misericordia et, à la périphérie, le sanctuaire de Nuestra Señora de los Ángeles (du XVe au XVIIe siècle). Les environs de cette charmante ville de Cadix sont idéaux pour mettre en pratique l'une des activités les plus recherchées à cette époque de l'année, comme la cueillette de champignons avec l'aide d'experts dans le domaine. Il est également possible de se contenter de parcourir le chemin de la rivière Hozgarganta sur un peu plus de trois kilomètres, idéal pour les familles. Cette virée permet de voir des moulins et un immense canal d'eau, le Cao. Quoi de mieux pour découvrir l'environnement et profiter de la nature ? Autre des surprises des plus attrayantes que réserve la province de Cadix : la municipalité de Castellar de la Frontera. Une belle localité construite sur un promontoire rocheux couronné par son magnifique château qui domine toute la baie et le rocher de Gibraltar. Considéré comme le poumon vert de la région, grâce au Parc Naturel des Alcornocales, les origines de Castellar remontent à l'âge du bronze, comme en témoignent les gisements de Cuevas del Cancho, ceux du Tajo et d'Abejera. Cependant, le plus grand reflet historique de cette municipalité est d'époques ultérieures. En fait, quand on parle de la ville, il faut faire la distinction entre l'Ancien et le Nouveau Castellar, construit en 1971 à huit kilomètres de l'ancien. Sa forteresse (XIIe-XVe siècles) se situe dans la vieille ville, en parfait état de conservation bien que réformée. L'intérieur du château est l'un des rares exemples d'un noyau habité sis à l'intérieur d'une fortification. Son caractère médiéval demeure intact, avec son tracé sinueux de rues propres et blanchies à la chaux. L'église du Divin Sauveur offre un passage appelé Algorfa qui la relie à l'Alcazar, invitant les voyageurs à traverser le temps. Et entre deux balades, rien de mieux que de profiter d'un autre des atouts de cette commune : sa cuisine. Celle-ci se caractérise surtout par ses mets à base de viandes de gibier, notamment de chevreuil, mais aussi de lapin et de perdrix. Coupée en jarret, côtelettes, filets ou longe, la viande de chevreuil est tendre et pour l'adoucir, elle est généralement marinée avec du vin et des herbes aromatiques dans des ragoûts qui poussent le voyageur à se lécher les doigts pour déguster les saveurs les plus authentiques de cette généreuse terre.