Les 35 membres du conseil des gouverneurs de l'AIEA se réunissent à partir de lundi 7 septembre, alors que le directeur général sortant, Mohamed ElBaradei, a été accusé de ne pas publier tous les documents qui permettraient d'établir la nature militaire des projets iraniens. De son côté, Téhéran a réitéré ses accusations contre les services secrets américains d'avoir produit des documents falsifiés pour prouver cette composante militaire présumée de leur programme. Des documents "falsifiés" "Le gouvernement des Etats-Unis n'a pas transmis à l'agence des documents authentiques car il ne dispose pas de documents crédibles et tous les documents ont été falsifiés", a écrit l'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, dans une lettre à Mohamed ElBaradei. Des accusations "sans fondement", selon un responsable américain qui a déclaré samedi que "l'AIEA elle-même a accepté ces documents comme crédibles". Ces études émanent de plusieurs services de renseignements et suggèrent que l'Iran tente de fabriquer des ogives nucléaires, qu'il enrichit de l'uranium à cette fin et effectue des essais de missiles. Toujours pas de preuve "Malheureusement, l'Agence n'a pas été capable d'engager l'Iran dans des discussions sérieuses sur ces questions depuis plus d'un an", a souligné le directeur général dans son rapport regrettant le manque de coopération de Téhéran. Plusieurs séries de sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies contre l'Iran n'ont rien donné et l'AIEA n'a toujours pas apporté la preuve irréfutable que Téhéran fabrique sa bombe nucléaire. Les dirigeants iraniens ont pourtant qualifié le dernier rapport de l'Agence de "positif", le texte faisant état d'un ralentissement de la production d'uranium enrichi dans des centrifugeuses dans le centre nucléaire de Natanz. Selon des diplomates occidentaux, il se pourrait néanmoins que cette réduction soit due à des pannes d'électricité répétées. L'uranium enrichi sert de combustible pour les centrales nucléaires mais également de matière première pour fabriquer l'arme atomique. Il y a un an, le Conseil de sécurité de l'ONU avait déjà exigé de Téhéran l'arrêt de ces activités. ElBaradei contesté Par ailleurs, les gouverneurs de l'AIEA vont aborder les accusations récentes formulées par Israël et la France, selon lesquelles Mohamed ElBaradei ne publierait pas la totalité des documents concernant ce programme controversé. Le directeur général de l'AIEA, qui quitte son poste le 30 novembre prochain, a été souvent accusé de ne pas être assez sévère avec l'Iran. "Pourquoi ne rend-il pas publiques les annexes de son rapport" dans lesquelles il serait question "d'ogives et de transport", s'est ainsi interrogé le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner.