«Le secteur immobilier est en difficulté aujourd'hui. On sent un net ralentissement de l'activité suite à différents facteurs comme la baisse du pouvoir d'achat, l'évolution du coût du foncier sans parler de la flambée des prix de matériaux de construction depuis le début d'année», explique le vice président de la FNPI, Anice Benjelloun. En effet, selon ce dernier, les prix de certains matériaux ont augmenté de 50% voire même plus. D'autres matières comme le verre sont en pénurie sur le marché. Résultats : «une hausse vertigineuse des coûts de production. Pour les logements sociaux par exemple, les marges ont été réduites de manière drastique. Et il sera donc difficile de continuer de construire dans de telles conditions », estime Benjelloun qui n'exclut pas la possibilité d'une révision des prix de vente à la hausse. «La situation actuelle impactera certainement les prix de vente. Nous n'avons pas le choix », résume t-il Indicateurs en berne Selon Benjelloun tous les indicateurs du secteur sont en baisse notamment celui de la production du ciment. «Nous produisons aujourd'hui près de 12 millions tonnes de ciment alors que la capacité de production de l'ensemble des cimenteries du pays avoisine les 20 millions de tonnes. Nous étions à 15 millions avant la pandémie. Donc, nous sommes déjà en sous-production par rapport à 2019 », déplore Benjelloun Pour la relance post-covid, le promoteur regrette l'absence de mesures au niveau de la loi de finances 2022, qui permettront de booster la demande et redresser l'activité. La seule mesure prévue : «la baisse des droits d'enregistrement des biens à hauteur de 4 millions de dirhams qui n'a duré que six mois puisqu'elle a pris fin le 30 juin 2021. Même cette mesure qui a pu relancer un peu l'activité, n'a pas été reconduite», note Benjelloun. Il propose alors la mise en place de mesures spécifiques pour le secteur. Et là il compte sur le ministère de tutelle. Le promoteur appelle ainsi le département à non seulement assouplir les codes d'urbanisme et des plans d'aménagements, mais aussi et surtout de diminuer le coût du foncier.