«La solvabilité des entreprises est aujourd'hui une problématique cruciale », lance d'emblée le président de la CGEM, Chakib Alj lors de la réunion de la plateforme CGEM-Gouvernement tenue ce matin à Rabat. Le patron des patrons explique que pour gérer leur trésorerie et survivre aux conséquences de la baisse voire d'un arrêt total d'activité, les opérateurs économiques, notamment les TPME, ont fait appel à la dette, en attendant une reprise d'activité normale. Or, la reprise effective n'a pas été au rendez-vous et les entreprises se trouvent aujourd'hui surendettées, particulièrement celles opérant dans des secteurs comme le tourisme et son écosystème, les industries culturelles et créatives, la restauration et bien d'autres. Pour le tourisme et l'événementiel, Chakib Alj souligne que les opérateurs ont besoin de visibilité sur la reprise de leur activité. «Notre action doit absolument se concentrer sur les opérateurs nécessitant une restructuration financière, parce qu'il est autant de notre devoir de sauver des entreprises que d'en créer de nouvelles », ajoute t-il Une situation sociale inquiétante La situation sociale inquiète également la CGEM puisque le problème de défaillance des entreprises conduit automatiquement à des licenciements. Les derniers chiffres de la CNSS indiquent 420.000 pertes d'emplois. « L'ampleur de l'impact social est donc bien plus important que ce que nous observons », note Chakib Alj qui a tenu par la même occasion à rappeler les engagements du patronat dans le cadre de l'accord social. «Ces engagements ont été chiffrés et réalisés », assure-t-il avant d'ajouter qu'on attend que les engagements pris par le Gouvernement et les syndicats soient aussi déployés ». Autre point crucial, «les programmes d'accompagnement mis en place pour la relance doivent être adressés aussi bien à la TPME qu'à la grande entreprise, toutes deux génératrices d'emplois et de richesse », insiste le président de la CGEM. L'indispensable concertation Lors de la rencontre, Chakib Alj a aussi salué les efforts entrepris par le CVE qui selon lui, a joué un rôle majeur lors de cette pandémie à travers l'adoption de plusieurs mesures pertinentes en un temps record. «Nous voulons dupliquer la même dynamique dans le cadre de la plateforme CGEM-Gouvernement », affirme t-il. L'objectif est de rapprocher le mode de fonctionnement du conseil conjoint et formaliser davantage le rôle de cette plateforme afin de pouvoir traiter en toute synergie et de manière rapide et effective, les chantiers économiques à moyen terme comme les facteurs de compétitivité, le foncier, l'énergie, la formation du capital humain, la logistique et le social avec l'amendement du code du travail en l'occurrence, l'instauration du e-gov, la commande publique, la préférence nationale et l'intégration de l'informel. « Nous sommes à un moment crucial et décisif de l'histoire de notre économie. Un engagement total, régulier et emprunt d'un esprit de partenariat et de concertation est indispensable pour sortir notre économie de cette crise inédite et saisir les opportunités qui se présentent à nous pour en faire une économie compétitive et attractive », conclut Chakib Alj.