La promotion de la coopération Sud-Sud dans le domaine agricole pourrait concourir grandement à améliorer la sécurité alimentaire grâce aux opportunités d'échanges et de complémentarité, a affirmé, mercredi à Bouznika, le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, qui participait à la cérémonie officielle de la célébration de la Journée mondiale de l'alimentation. « Pour réduire la fracture agricole mondiale, gage de toute sécurité alimentaire, il nous faut trouver les bases d'un nouvel ordre de solidarité, en particulier entre pays de notre continent », a relevé M. Akhannouch dans une allocution à cet effet, affirmant l'engagement du Royaume « à partager son expérience et son savoir-faire dans la mise en œuvre d'une stratégie ambitieuse visant à assoir durablement notre sécurité alimentaire, en particulier auprès des pays africains frères ». Le ministre a en outre relevé l'impératif d'allier le souci immédiat de nourrir la population du globe à des considérations de viabilité écologiques. « Développer une agriculture durable est la première réponse à apporter à cette problématique afin de combattre l'insécurité alimentaire et d'en faire un moteur du développement socio-économique du monde rural », a-t-il argumenté. Il a, par la même occasion, mis l'accent sur « le Plan Maroc vert », lancé en 2008 sous l'impulsion du Roi Mohammed VI, et qui vise à inscrire l'agriculture marocaine dans une spirale vertueuse de progrès équitables et durables, à l'aide d'une batterie de réformes structurelles et des programmes visant la préservation des ressources naturelles en particulier l'eau. Dans une intervention similaire, le représentant de la FAO au Maroc, Michael Geroge Hage, a lancé un double appel, en invitant les agriculteurs à réinvestir en agriculture les bénéfices tirés afin d'améliorer encore plus les rendements ce qui renforcera la durabilité des systèmes alimentaires et leur résilience. Il a également appelé les bailleurs de fonds, gouvernement et secteur privé à poursuivre leur soutien aux stratégies nationales visant la sécurité alimentaire. G. Hage a en outre, précisé que le cercle vicieux de la pauvreté et de la faim n'est pas toujours bien compris, et que la plupart des pays sont touchés par plusieurs types de malnutrition, qui peuvent coexister à l'échelle du pays, du ménage ou de l'individu. « Aujourd'hui, quelque 840 millions de personnes sont victimes de pénuries alimentaires quotidiennes (…) A l'autre extrémité, le surpoids touche 1,5 milliard de personnes, dont 500 millions sont obèses ce qui les exposent à des risques accrus de diabète, de problèmes cardiovasculaires et d'autres maladies », a-t-il mis en garde. De son côté, le président du Fonds international de développement agricole (FIDA), Kanayo Nwanze, a précisé que la 33ème Journée mondiale de l'alimentation, célébrée le 34 octobre au Maroc, est marquée par des constats mitigés dans la lutte contre la faim. K. Nwanze a relevé la nécessité de promouvoir une croissance économique inclusive en faveur des plus pauvres sur le long terme, de créer un environnement favorable pour une production alimentaire durable, de soutenir la production agricole, notamment au niveau de la petite agriculture et d'accroître les revenus des petits agriculteurs à travers un meilleur accès aux marchés.