L'expression désigne un ensemble de techniques visant le renforcement de l'assurance, de la self estime, mais aussi des aptitudes de l'individu. Celui-ci est initié par différents procédés de relaxation, maîtrise de soi, revalorisation et apprend à envisager les évènements de manière positive. «Il s'agit d'un travail mental adapté à toute personne souhaitant réussir dans ses études, sa vie professionnelle ou affective». Co-fondatrice de Krisalia international, Kathy Brigaud est installée à Casablanca depuis février 2006 et propose ses services en tant que coach mental à un large panel de clients. «Que ce soit une entreprise, un sportif de haut niveau ou un personnage lambda, de plus en plus de monde fait appel à ce type de prestations». Différentes raisons peuvent, paraît-il, inciter les personnes à se jeter à l'eau : difficultés à communiquer avec les autres, compétition à préparer, accompagnement de traitements médicaux «Tout le monde peut être concerné à un moment donné ou à un autre, parce que tout est une question de mental. Il nous arrive de recevoir des cadres qu'il faut booster et aider à se détendre, des malades à qui il faut réapprendre à se projeter dans l'avenir malgré leur état, des étudiants stressés, des hommes ou des femmes en mal de confiance. C'est dire combien notre clientèle est diversifiée ». Les débuts n'ont pourtant pas été aussi simples aux dires de Patrick Barrau, directeur du cabinet Maroc devenir, superviseur et formateur de coachs mentaux. «Très peu familiarisés avec nos méthodes, les gens n'étaient pas vraiment convaincus par celles-ci. Les réticences du début étaient également dues à deux autres facteurs : le côté virtuel (intangible) du coaching et le fait que quelques accompagnateurs n'avaient pas respecté la déontologie de la profession. Mais depuis il y a eu un grand changement dans la perception des choses». Un simple effet de mode ? A l'heure actuelle, des supports en tout genre sont proposés aux personnes qui veulent bien s'en donner les moyens. Le terme coach se voit ainsi affublé d'une pléthore d'adjectifs s'étendant aux domaines les plus divers : relationnel (life coach), organisationnel, émotionnel, et même vestimentaire. Cela peut effectivement faire très branché de parler du sien au détour d'une conversation. Seulement, au départ, tous ces concepts interviennent bel et bien pour aider des gens en difficulté et souvent trop occupés pour remédier de leur propre chef à certaines situations . «Si par effet de mode, on entend le fait que cette pratique se diffuse de plus en plus, socialement parlant, alors oui on peut parler d'un effet de bonne mode, en cela qu'il permet aux gens de se dépasser, de travailler sur eux-mêmes et de transformer la plus petite facette de leur personnalité en un atout de plus». Localisé à Paris, Pascal de Clermont, également à la tête d'une entreprise de mental coaching, et auteur d'un ouvrage sur le mentalisme, nous a également renseignés sur les différences existant entre la psychologie et cette forme de coaching. «Cela peut paraître tentant de faire l'amalgame, cependant les deux méthodes divergent sur plusieurs points. Un psychologue est plutôt tourné vers le passé. Décortiquer ce dernier lui permet ainsi de gommer chez son patient certaines tendances et de le ramener à une norme. Le coach mental, lui, procède différemment. Plutôt axé sur le présent, il ne cherche pas à «gommer» mais à amener l'individu à une meilleure version de lui-même». Des tarifs assez coquets Il faut compter 400 à 700 DH la séance pour un particulier et jusqu'à 1.600 DH en entreprise. Ces prix se justifient par une demande croissante et un petit nombre de prestataires. Suivant actuellement une formation en coaching à l'Ecole Hassania des travaux publics, Salima Achemlal explique également la chose par les résultats probants d'une telle pratique. «Introduit au Maroc il y a six ans de cela, le coaching mental a largement fait ses preuves. Les prix sont certes élevés, mais disons que l'on apporte des solutions dont les individus peuvent aisément constater l'efficacité au bout du nombre de séances fixé. Beaucoup de gens ont été convaincus par leurs choix». Un choix onéreux tout de même Fiable à 100% ? Responsable à Mohammedia du premier laboratoire universitaire de développement personnel et humain, Saida Toufik met en garde contre un «charlatanisme» tentant de la part de quelques uns. «Sachant combien les coachs mentaux compétents sont peu nombreux, les offres ne sont pas toutes à considérer de la même manière. Beaucoup se prétendent accompagnateurs mentaux, mais très peu ont eu des formations approfondies». Hormis cet angle-là des choses, la réponse est unanime : Il n'y a pas de miracle, chacun doit s'investir dans sa part du job, privilégier l'écoute et le questionnement, accepter de se remettre en question et surtout s'investir dans la durée. Elémentaire