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Rallye Aicha des Gazelles Le défi des 300
Publié dans L'observateur du Maroc le 15 - 04 - 2013

Aventure. Elles étaient 300 gazelles à tenter l'aventure. Durant 15 jours de course au cœur du désert marocain, elles ont connu la joie, l'effroi, les larmes, le soulagement...
Elles ont affronté dunes et sables pendant deux semaines, n'ont pas baissé les bras face aux rudes conditions du désert sous un soleil de plomb et ont relevé le défi avec brio. Emues, heureuses, fières ou déçues, c'est après une aventure éprouvante dans le désert marocain que les Gazelles du Rallye ont franchi la ligne d'arrivée à Essaouira le 30 mars 2013. On pouvait déjà sentir la nostalgie de ces gazelles qui ont vécu cette aventure avec cœur. Ce n'est pas pour rien que la plupart de celles qui ont découvert pour la première fois la compétition déclarent dès à présent vouloir tenter leur chance l'année prochaine. En franchissant la ligne d'arrivée, le sens du « parcours accompli » faisait rayonner leurs visages. Durant 15 jours, elles ont passé plus de 12 heures ensemble dans l'habitacle, partagé la navigation et le pilotage, sorti leurs véhicules de situations difficiles, campé côte à côte dans des endroits tellement reculés que seuls des amoureux du désert aguerris et bien renseignés peuvent atteindre. D'où des sensations fortes que les Gazelles ont savourées le long de leur parcours en quelques jours seulement, alors qu'il aurait fallu tout une vie pour en vivre quelques unes dans le cours ordinaire de la vie. Passionnées, déterminées et ambitieuses et disposant d'un bel esprit de compétition, les Gazelles ont vécu une aventure hors norme où le don de soi, le partage et l'amitié étaient les maitres mots.
Un rallye pas comme les autres
Faisant fi du critère de la vitesse, l'événement consacre une autre vision du rallye automobile. Les Gazelles doivent effectuer un parcours en pointant des contrôles de passage en un minimum de kilomètres et non pas en un minimum de temps. Un rallye de navigation avec carte et boussole, mais sans GPS. Chaque matin, les participantes tirent au sort un des parcours prédéfinis, reçoivent un
« Road Book » et découvrent ainsi leur « tracé » au jour le jour. D'ailleurs, la dernière étape du rallye répartie sur 2 jours était particulièrement difficile. Certaines ont même jeté l'éponge ! La grande partie de cette partie s'est déroulé dans les fameuses dunes Chegaga entre Mhamid et Foum Zguid. Les Gazelles devaient parcourir 216 km en deux jours.
Il était difficile de repérer les CP, de s'orienter correctement et de les atteindre avec le moins de kilomètres possible au compteur. Mission difficile quand il faut contourner les dunes infranchissables, éviter le tankage ou pire un devers où le véhicule a des risques de terminer sa course en faisant des tonneaux. « Les premières peuvent passer dernières et les dernières premières » résume Dominique Serra, l'organisatrice du Rallye Aicha des Gazelles. Durant cette étape, les concurrentes ont dû traverser le Lac Iriqui. Pas d'eau mais une traversée de plus de 10 km d'un espace lisse et sans relief, avec beaucoup de poussière. Ce lac est un véritable piège car il peut cacher sous une croute de terre sèche, une terre encore bien humide, voire de la boue. De plus, avec la chaleur, il n'y a aucun point de repères sécurisés. Que des mirages !
Des youyous qui donnent des frissons
Dépossédées de leurs téléphones portables et de leurs PC, les Gazelles passent 15 jours loin des leurs sans aucune nouvelle. De différents âges, la plupart des participantes ont tenté l'aventure pour avoir le temps de s'isoler avec elles-mêmes, d'apprendre à se dépasser et au final de relever le défi. Gagner n'étant pas l'objectif, elles se sont données à fond pour affronter le désert et de percer certains secrets de la nature. Déterminées, certaines Gazelles, faute de sponsors, ont pris des crédits pour se payer le Rallye. Chaque équipage paye tout de même 30.000 euros. Un montant qui comprend les frais du véhicule, de l'assurance, du billet d'avion... Au vu de l'envergure de cet événement et le changement qu'il opère sur toutes les Gazelles qui ont eu la chance de prendre part à l'une des anciennes éditions, les participantes viennent de plus en plus nombreuses pour tenter l'aventure. Laissant derrière elles leurs problèmes, elles ont un cadre féérique pour faire le vide et ne penser qu'à l'instant présent. « Et dire que j'ai failli crever d'un cancer l'année dernière. Là je suis parmi vous », lance une participante alors que son véhicule était ensablé dans les dunes de Chegaga. « Il y a six mois, j'ai été plaquée par mon mari. C'est des potes qui m'ont offert ce voyage. Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai franchi la ligne de la fin », confie une autre. Pour Alicia, participante, toutes les Gazelles reviennent plus fortes de la course. « Pour surmonter les difficultés qu'on rencontre lors du parcours, il faut être courageux ! », conclut-elle.
A la fin, une fois la ligne d'arrivée franchie, les youyous et les cris de joie des Gazelles retentissent, annonçant la fin d'une course revigorante. Pour toutes les participantes, les nuits offrent un émerveillement particulier. Les moments d'échange et de partage sous les étoiles et les discussions autour du feu de camp et d'un bon repas seront gravés à tout jamais dans leur mémoire. « Vous avez un beau pays. Je reviendrai ! » était la maxime de toutes les Gazelles qui sont déjà nostalgiques du désert marocain. Rendez-vous l'année prochaine !
Paru dans le n°211 de L'Observateur du Maroc


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