Dimanche 7 mars 2021, un reportage explosif a été diffusé dans l'émission "enquête exclusive" de la chaîne française M6. Objet de l'enquête: Le retour en Europe des combattants actifs de Daech et leur diffusion partout, dans la zone «SCHENGEN». Après la défaite de l'Etat islamique (DAESH), par la coalition internationale, quelques 500 daeshiens (logisticiens, recruteurs et financiers) ont réussi à fuir via la Turquie, la Syrie et l'Irak. Ils ont réussi à passer les frontières et à s'installer discrètement en France, et plus particulièrement en Allemagne. Aujourd'hui, certains d'entre eux mènent une vie paisible en Allemagne après avoir passé un petit moment chez la police. Ils exercent des activités professionnelles sans que leur passé criminel ne suscite la curiosité de la police allemande, malgré l'existence de preuves accablantes. On persiste à les considérer comme des personnes normales, de paisibles immigrés. Une vie paisible Des reportages de « Enquête exclusive » ont relaté quelques cas bien documentés qui ne laissent aucune chance au doute quant à leur histoire sanguinaire. Ce Samir par exemple aimait jouer avec la tête de ses victimes et pas discrètement. Ses exploits, il les filme et s'en vante. Que lui est-il arrivé? Selon le reportage, il vit dans un Lander près de la France et au moment du reportage, il s'apprêtait à obtenir son permis de conduire de poids lourd. Pourquoi a-t-il choisi ce type de permis plus précisément alors que les Allemands n'ont pas encore oublié l'attentat du marché de Noël de Berlin en décembre 2016. Le Tunisien Anis Amri, au volant d'un poids lourd a tué douze personnes de différentes nationalités et fait plus de cinquante blessés graves. Pourtant les services allemands avaient reçu, quatre mois auparavant, du Maroc des informations précises sur l'individu. Ces informations avaient été ignorées. L'enquête a également révélé le cas de Majid qui officiait au sein de ce que l'Etat islamique appelait ministère des Finances. Actuellement, il vit sans souci dans la région de la Ruhr ou il gagne confortablement sa vie grâce à la grande flotte de voitures de luxe et d'un salon de massage « halal », acquis grâce à l'argent pris sur les transferts de fonds vers la Turquie, qu'il opérait au profit des émirs de l'Etat islamique. «Comme Samir, Majid ne s'est jamais inquiété, malgré les témoignages convaincants fournis aux autorités allemandes sur sa relation avérée avec l'état-major de l'Etat islamique. De plus, ils bénéficient tous deux de la protection de ces mêmes autorités. Le jeu allemand On ne peut pas alors s'empêcher de poser les questions suivantes: Les autorités allemandes sont-elles aveugles? Ont-elles conclu des accords avec les terroristes pour qu'ils ne commettent pas d'actes sur son territoire? Ont-elles recruté ces terroristes leur pardonnant leur passé criminel? Dans ce dernier cas, les Allemands savent-ils que les islamistes n'abandonnent jamais leurs convictions et qu'ils peuvent se montrer dociles jusqu'à ce qu'ils atteignent leur objectif d'instauration du califat? Les services allemands savent pourtant que c'est en Allemagne que les attentats du 11 septembre ont été conçus par la cellule de Hambourg. L'attitude de l'Allemagne tranche avec la volonté européenne de lutter efficacement contre le terrorisme. Pour le Conseil de l'Europe en effet, « le terrorisme constitue une menace réelle pour la démocratie, l'Etat de droit et la jouissance des droits de l'homme ». Un comité a été créé pour cela. Le Comité du Conseil de l'Europe de lutte contre le terrorisme (CDCT) a pour mission de « suivre et de garantir la bonne mise en œuvre des instruments juridiques pertinents du Conseil de l'Europe, tout en fournissant aux experts internationaux un outil pour analyser les évolutions dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et pour répondre à ces évolutions, y compris par l'élaboration de normes internationales ». Hors de l'Europe, des pays comme le Maroc subissent les conséquences de cette complaisance avec les terroristes. L'Allemagne a offert le gîte et le couvert à un individu, condamné au Maroc pour des faits liés au terrorisme et qui, de son refuge, continue à appeler sur les réseaux sociaux au jihad, via des actes sanglants. N'étant pas inquiété par les autorités allemandes, il se livre à ses activités dans la plus parfaite impunité. Hakim Arif