L'Autorité palestinienne a besoin de davantage de marge de manuvre et d'un renforcement de ses capacités pour relancer l'économie palestinienne dévastée par la guerre, selon un nouveau rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Selon le rapport de la CNUCED, l'arrêt de la politique de bouclage du territoire palestinien occupé et la fin des restrictions à la liberté de mouvement, la destruction de la barrière de séparation érigée par Israël, le renforcement du soutien des donateurs et les réformes institutionnelles sont des conditions certes nécessaires mais non suffisantes du redressement économique et d'une croissance durable, indique un communiqué publié lundi. En effet, si l'économie palestinienne revenait au cadre existant en 2000, elle connaîtrait une légère amélioration entre aujourd'hui et 2015. En revanche, si l'Autorité palestinienne disposait de moyens plus importants en matière budgétaire, monétaire (monnaie nationale), commerciale et dans le domaine de la politique du travail, le produit intérieur brut (PIB) pourrait s'accroître de 24 % par rapport au niveau de référence prévu pour 2015 et déboucherait sur le plein-emploi en 2012, selon la CNUCED. Les restrictions de mouvement imposées par Israël ont de fait isolé et morcelé le territoire palestinien occupé, selon le rapport. Le PIB par habitant a continué de baisser et est revenu à 60 % de son niveau de 1999. Le taux de chômage est passé à 29 % en 2007, contre 21 % en 1999. La part des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté a atteint 57 % en 2006, contre 52 % en 2005, tandis que le pourcentage de personnes qui vivaient dans le dénuement absolu est passé de 40 % à 44 %. La situation dans la bande de Gaza est bien pire. Privés de l'aide étrangère en 2007, 66 % des Gazaïtes vivaient déjà dans l'extrême pauvreté en 2006, soit 30 % de plus qu'en Cisjordanie. Le déficit commercial de la Palestine avec Israël a augmenté de 20 % entre 1999 et 2007, pour s'établir selon les estimations à 2,1 milliards de dollars, soit 40 % du PIB et 90 % du total des transferts courants de fonds nets (principalement le soutien des donateurs). De plus, Israël retient les recettes fiscales et douanières collectées pour le compte de l'Autorité palestinienne, ce qui a aggravé la crise budgétaire. En dépit de mesures d'austérité, le déficit public a bondi de 17 % du PIB en 2005 à 27 % en 2007. Outre la nécessité de mettre un terme à l'isolement de l'économie palestinienne et d'accroître la marge de manuvre politique de l'Autorité palestinienne, le rapport souligne que le redressement économique passera par une aide étrangère plus régulière et plus prévisible, ainsi que par des programmes d'investissement public visant à reconstruire et redynamiser la capacité de production.