Après le Brexit, le Royaume-Uni change son fusil d'épaule pour trouver de nouveaux leviers économiques. En ligne de mire, des marchés porteurs comme le Kenya, le Nigeria et l'Egypte, mais aussi le Maroc. L'Afrique intéresse au plus haut point les investisseurs britanniques. La preuve vient d'en être donnée à travers la conférence Uk-Africa Investment. Tenue le 20 janvier 2021, cette rencontre virtuelle intervient un an après le «UK-Africa Investment Summit». Elle a été l'occasion pour des entreprises britanniques et africaines d'examiner les perspectives de partenariat et d'investissement. Prenant part aux échanges, le premier ministre britannique, Boris Johnson s'est montré enthousiaste. «Je suis ravi d'apprendre qu'au cours des 12 derniers mois, la plateforme en ligne de la salle de négociation, lancée lors du sommet de l'an dernier, a attiré plus de 600 millions transactions», s'est-il réjoui. Un bon début sur lequel CDC Group veut capitaliser. L'institution publique britannique de financement du développement a annoncé son engagement d'investir 2 milliards de livres sterling (plus de 24 milliards de dirhams) sur les deux prochaines années. Les infrastructures et la finance sont inscrits en tête de liste des secteurs visés. Le marché africain pourrait avoir une bonne part de ce montant, comme le laisse croire cette déclaration du ministre britannique de l'Investissement au Département du Commerce international, Lord Gerald Edgar Grimstone : «À l'horizon 2050, l'Afrique réunira un quart des consommateurs à l'échelle mondiale, il s'agit d'un marché considérable à étudier de près». Par la voix de ses plus hauts responsables, le Royaume-Uni confirme sa volonté d'établir un solide partenariat de commerce et d'investissement sur le long terme avec le continent africain. Les problèmes structurels dont souffrent certains pays, tels les problèmes liés à la dette et à la stabilité de la monnaie, le déficit infrastructurel, la bureaucratie, semblent ne pas décourager les investisseurs potentiels qui peuvent compter sur un soutien institutionnel clairement affirmé. «Nous nous efforçons de fournir un soutien sur le marché, d'identifier les opportunités et de fournir des conseils. Grâce au financement de l'exportation du Royaume-Uni, nous donnons aux acheteurs le financement dont ils ont besoin pour se procurer les ressources financières nécessaires à la soutenabilité de leurs projets», souligne Lord Grimstone. Comme l'ont répété plusieurs intervenants britannique, l'ambition du Royaume-Uni consiste à être le partenaire d'investissement de choix de l'Afrique. Le Maroc a été cité dans certaines interventions parmi les marchés porteurs visés, tout comme le Kenya, le Nigeria et l'Egypte, entre autres. Oumaima Bouzmane – Journaliste stagiaire