Pour le secteur des jouets, l'année 2020 a été remarquable et les opérateurs ont triplé leurs chiffres d'affaires. Pas de visibilité par contre, pour 2021, surtout avec l'augmentation des tarifs de fret maritime. «En dépit de quelques difficultés en début de l'année liés à la fermeture des usines chinoises et donc la difficulté d'importation des produits, nous avons vécu une année 2020 exceptionnelle. Le secteur des jouets a doublé voire même triplé son chiffre d'affaires en cette période », explique Jaouad Ouadghiri, président de l'Association marocaine des importateurs de jouets (AMIJ). «Vu les restrictions imposées, les marocains n'ont pas pu voyager et n'ont pas profité de leurs vacances. Ils ont donc choisi d'investir dans des produits de loisirs. Beaucoup ont investi dans des piscines pour leurs jardins. D'autres ont opté pour l'acquisition de jouets pour leurs enfants afin de les occuper et préserver leur santé mentale dans une période de crise sanitaire où ils sont enfermés entre quatre murs et privés de sortir », ajoute Jaouad Ouadghiri. Résultats : le secteur a tiré son épingle du jeu, affiche de bonnes performances et Ouadghiri nous confie que les professionnels ne disposent plus de stocks actuellement. «Toute la marchandise a été liquidée. Nous avons même écoulé des produits en stock depuis de longues années », reconnait le président de l'AMIJ. Fret maritime, des tarifs exorbitants Les perspectives pour 2021 restent cependant incertaines. «Malheureusement, nous n'avons aucune visibilité pour cette nouvelle année. En l'absence d'une vaccination de la population, l'avenir est incertain », déplore Jaouad Ouadghiri. De plus, en ce début d'année, les professionnels ont été sommés par l'augmentation des prix de transport maritime. Surtout que le secteur dépend fortement des importations de la Chine avec 2/3 du total. 80% des jouets sont produits en Chine. «Les compagnies de transport maritime ont quadruplé les prix du fret des conteneurs. Avant, un conteneur venant de Chine nous coûtait presque 2500 dollars. Aujourd'hui, les armateurs proposent 10.000 dollars pour l'affrètement, soit 4 fois le prix normal », souligne Jaouad Ouadghiri. Cette augmentation des tarifs de transport aura un impact sur le prix de reviens (hausse de 50%) et sur les prix de vente. Or, «Sur le marché, si on augmente les prix de 10%, les gens n'achèteront plus. Donc nous avons décidé d'attendre quelques mois afin d'y voir plus clair », conclut Ouadghiri.