La pollution atmosphérique tue en masse ! En 2019, elle a causé 6,7 millions de décès dans le monde dont 500.000 nouveaux nés. D'après le dernier rapport sur l'état de l'air, notre planète étouffe ! Par Hayat Kamal Idrissi
Malgré un semblant de répit pendant les mois du confinement lié à la crise sanitaire du Covid-19, la planète n'a pas été épargnée pour autant ! La pollution atmosphérique continue de causer de graves dégâts en atteignant des taux alarmants. Le Maroc n'échappant guère à la tendance mondiale, la pollution de l'air a atteint, ces dernières années, des pics dans plusieurs grandes villes. La pollution coûte cher au Maroc Plusieurs études d'épidémiologie environnementale, s'intéressant spécialement aux villes marocaines à forte concentration industrielle et au trafic routier dense, ont déjà confirmé les impacts négatifs de la pollution de l'air sur la santé humaine. Si au Maroc, on est encore loin des taux dangereux atteints par le Pakistan, l'Inde ou l'Egypte, classés parmi les pays les plus pollués, la situation n'en est pas rassurante pour autant. En 2017, 8.750 décès ont été causés par la pollution selon le rapport de la Banque mondiale sur le coût de la dégradation de l'environnement. Une pollution qui coûte d'ailleurs cher au Maroc : Les pertes s'évaluent à plus de 1,04 % de son PIB, soit plus de 10 milliards de DH annuellement. Des chiffres annoncés auparavant par Nezha El Ouafi, secrétaire d'Etat en charge du Développement durable, lors d'une rencontre autour du Plan national de l'air, organisée en juin dernier. Un phénomène lourd en retombées lié directement à la croissance économique mais risquant de devenir, au long et court terme, un sacré frein au développement. Nourrissons, premières victimes Au niveau mondial, même constat à une échelle plus globale et beaucoup plus importante. Ainsi d'après les résultats du rapport State of Global Air 2020, compilant les données de deux instituts américains : Health Effects Institute et Institute for Health Metrics and Evaluation, près de 500.000 nourrissons sont morts au cours de leur premier mois de vie, à cause de la pollution atmosphérique. D'après les auteurs du rapport, « la pollution de l'air est liée directement à un risque accru d'insuffisance pondérale à la naissance et de naissance prématurée ». Un déficit à la naissance qui rend ces bébés beaucoup plus sensibles aux infections des voies respiratoires, aux maladies diarrhéiques et aux troubles sanguins, comme l'explique le rapport. Ce dernier établit d'ailleurs un lien formel entre l'exposition des mères à la pollution de l'air durant leur grossesse et l'augmentation des risques pour la vie de leurs bébés. Pollution domestique meurtrière
Autre fait surprenant relevé par ce rapport : Près des deux tiers de ces décès (64%) sont liés à la pollution de l'air domestique ! Les régions les plus touchées par ce type de pollution, sont celles où on utilise encore des combustibles solides pour cuisiner telles l'Asie du sud et l'Afrique sub-saharienne. Dans ces régions, la pollution intérieure est, en effet, coupable de 80% des 236.000 décès survenus au cours du premier mois de vie des nourrissons. Bonne nouvelle cependant ! Le rapport rappelle toutefois que le pourcentage de la population mondiale utilisant des combustibles solides pour cuisiner, a chuté de 11% depuis 2010. Au niveau mondial, les pertes de bien-être liées à la pollution atmosphérique sont estimées à 5.000 milliards de dollars par an. Une situation qui cause le décès d'à peu près 7 millions de personnes. Aussi 9 personnes sur 10 sont exposées à des niveaux de pollution supérieurs aux standards de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).