En dépit d'une batterie de mesures prises en février 2016, pour tenter de mettre fin au hooliganisme chronique dans les stades au Maroc, le phénomène n'a pas pour autant disparu. À Agadir, une nouvelle expérience a vu le jour cette saison, avec le recrutement de stadiers volontaires, chargés de l'orientation et de la sécurité à l'intérieur du grand stade. Il ne fait aucun doute que le hooliganisme est un phénomène grave, global et quasiment impossible à éradiquer. Connu pour sa ferveur et sa passion pour le football, le public marocain n'a pas échappé à la malédiction du football moderne. Malgré un regain de quiétude à un certain degré, quelques actes de violence surgissent ça et là pendant les matchs de Botola Maroc Telecom. À Agadir, aucun incident n'a été enregistré à l'intérieur du grand stade cette saison. Profitant du match opposant le Hassania au Raja pour le compte de la Coupe de la Confédération, nous sommes allés à la rencontre de l'initiateur d'une mesure qui pourrait s'avérer aussi efficace que bon marché. «C'est une première au Maroc, explique Fouad Raafate, expert en sécurité et formateur de stadiers. Je me suis inspiré de la Coupe du monde en Russie, où les volontaires ont joué un rôle principal dans la réussite de cet événement.» Et pour cause, le règlement de la FIFA sur la sûreté et la sécurité des stades réserve tout un chapitre aux stadiers. «On a des étudiants qui sont impliqués dans cette action. Le but est sortir ces étudiants de leur cadre académique afin d'en faire de bons citoyens, qui collaborent dans la vie de tous les jours, même en dehors des stades.» Une expérience en cours de généralisation Pour la FIFA, le stadier est «défini comme toute personne employée, engagée, sous contrat ou bénévole au stade afin de contribuer à la gestion de la sûreté et de la sécurité des personnes présentes au stade», qu'elle soit joueur, officiel, VIP ou même spectateur. L'accueil et l'orientation sont deux aspects clés dans le métier de stadier. «Nous en sommes aujourd'hui au onzième match cette saison et les jeunes, qui sont au nombre de 200 actuellement, se sont très vite adaptés, passé le trac du contact avec les supporters», explique Fouad Raafate, expert également en premiers secours. «Mon but est de généraliser l'expérience à nos beaux stades, qui sont en proie au phénomène du hooliganisme, en formant un total de 1.000 volontaires», souhaite Raafate qui a accumulé les expériences en Europe, notamment en France. Le volontariat comme alternative à l'approche sécuritaire pourrait s'avérer être une solution durable face à un fléau chronique.