Du monde amateur à la sélection nationale du Maroc ! Comment y parvenir comme l'international Marocain, Fouad Chafik ? Réponse dans son entretien accordé à Foot365. Même chose pour vous Fouad, Dijon vous suivait depuis vos années chez les amateurs... F.C. : On va dire que c'est un petit clin d'œil du destin. Quand je suis arrivé ici, je me suis dit que c'était destiné. Les recruteurs avaient un œil sur moi depuis longtemps et ça s'est concrétisé cette saison. La L1, vous aviez failli la découvrir avec Saint-Etienne en 2013, quand l'ASSE s'était manifesté. Pourquoi cela ne s'était pas fait ? F.C. : Il n'y avait pas eu de proposition concrète de la part de Saint-Etienne, mais d'après les dires de mon agent, ils étaient intéressés à l'époque. Mais ça ne m'a pas mis plus un coup au moral que ça, je suis quelqu'un qui relativise. Comme je suis un gros bosseur, je me dis qu'avec du travail, j'arriverai toujours à mes fins. N'avez-vous jamais douté, dans des moments comme ça, de votre choix d'opter pour le foot ? F.C. : Franchement, pas du tout. C'est ce qui fait ma force, ne jamais douter et être toujours confiant en mes capacités. Je sais que pour ma reconversion après le foot, j'ai un bagage scolaire. Quand ma carrière sera terminée, j'irai bosser dans mon domaine d'études. Ça me permet d'aborder tout ce qui peut se passer très sereinement. La saison dernière par exemple, je m'étais fait opérer de la clavicule. Ça a duré six-sept semaines sans compétition, mais je n'ai jamais tergiversé dans ma tête. On relativise les événements de la vie. Un autre passage clé de votre parcours, c'est votre passage d'ailier à latéral. Comment s'était réalisé ce changement ? F.C. : A l'époque, je jouais à Valence en CFA2 et le coach m'a fait passer au poste de latéral pour pallier des blessures. Ça lui a plu et ça m'a plu aussi. Depuis, c'est devenu mon poste de prédilection, même si j'ai encore pas mal de choses à apprendre, je l'ai apprivoisé sur le tas. Avec les caractéristiques du poste de latéral aujourd'hui, être offensif, c'est important. Mais on est quand même défenseur à 90%. J'ai encore une marge de progression, je ne suis pas formaté par un centre de formation. J'arrive sur le tard, je suis encore en pleine possession de mes moyens. Avec vos parcours atypiques, avez-vous l'impression d'être des joueurs différents dans le vestiaire ? F.C. : On voit de plus de plus de joueurs avec notre profil. On ne se sent pas différent, mais on relative pas mal les choses. Quand j'étais étudiant, je devais bosser pour financer mes études, ça donne une certaine expérience de vie. Si c'était à refaire, je referais exactement la même chose. Y.A. : Dans le vestiaire, on est des joueurs comme les autres. Mais intérieurement, le parcours est une force pour profiter au maximum. C'est inespéré d'être là. Dans les bons moments, on n'a pas s'enflammer et il faut garder les pieds sur terre, et dans les mauvais, il faut relativiser. On est plus forts mentalement avec tout ce qu'on a vécu. Vous avec un autre point commun : vous avez découvert récemment la sélection marocaine (ndlr, entretien réalisé avant leur convocation pour le rassemblement d'octobre). Un moment forcément à part dans une carrière et une vie d'homme... F.C. : Pouvoir jouer dans une sélection comme le Maroc en étant en L2 (ndlr : il a honoré sa première cape en juin 2015), c'est un bonheur immense. On représente nos origines. C'est une grande fierté de pouvoir en porter les couleurs. C'était dans un petit coin de ma tête. Depuis tout petit, je rêve de revêtir le maillot de la sélection nationale. Je fais un bon début de saison, je vais continuer comme ça, je sais que la CAN passe par les performances en club. Je vais me donner à fond sur le terrain pour pouvoir être sélectionné.